* 15.000 emplois à créer et un chiffre daffaires de 2 MMDH en 2008. * Le nombre des sociétés aéronautiques a doublé en deux ans. * Le Maroc a plusieurs atouts mais peut être contré par les pays de lEurope de lEst. Lindustrie aéronautique connaît un boom notoire au Maroc. Tous les grands constructeurs mondiaux ont des filiales ou des sous-traitants. Ils ont délocalisé une partie de leur activité. Laéronautique est lun des piliers du Plan Emergence. «Un secteur porteur, à forte valeur ajoutée et technologique, dynamique et tourné vers lavenir», comme la expliqué Salahdinne Mezouar, ministre de lIndustrie, du Commerce et de la mise à niveau de léconomie. Le nombre de sociétés opérant dans le secteur ne cesse daugmenter. Elles étaient 8 en 2004, elles sont 16 actuellement. Dautres implantations sont envisagées, aidées en cela par la forte reprise que connaît le transport aérien dans le monde. Le secteur a réalisé un chiffre daffaires de plus de 700 millions de DH en 2005 . Ce qui représente au passage lun des taux de progression les plus élevés du secteur industriel avec plus de 20% par an. Le Plan Emergence table sur un niveau dactivité de 2 milliards de DH et la création de 15.000 emplois supplémentaires. Plus de 80% des produits fabriqués sont destinés à lexportation, notamment vers les deux géants mondiaux de laéronautique : Airbus et Boeing. Il est à signaler que le Maroc a participé pour la première fois avec un stand au salon du Bourget, Il était lun des rares pays arabo-africains à prendre part au plus grand rendez-vous aéronautique mondial. «Dans l'aéronautique, de grandes décisions ont été prises en matière de localisation mondiale» et d'ajouter que «le Maroc veut se positionner comme étant un des pays du pourtour méditerranéen aspirant à développer ce secteur en termes de formation, d'accueil, de structuration des espaces, de réponses spécifiques de chaque secteur». En effet, il est prévu de mener une politique d'aménagement en pôles autour de l'aéroport de Nouacer. «Il faut désormais réunir toutes les conditions pour accueillir les infrastructures, les cadres et tous ceux qui y travailleront», a souligné le ministre de l'Industrie. En effet, la technopole de Nouaceur, dédiée exclusivement à l'aéronautique sera la première maquiladora du pays. Le projet est piloté par l'Office national des aéroports (ONDA) qui s'active actuellement à développer des services pour les entreprises (restauration, formation, hôtellerie ) qui souhaitent s'y installer. Le géant mondial Safran, à travers sa filiale Labinal, a procédé la semaine dernière à un investissement de 190 millions de dirhams étalé sur la période 2006-2009 pour la construction dune nouvelle usine à Aïn Atiq. Si la demande suit, ce dernier opérera une extension et incitera, pour des raisons de coûts et de savoir-faire, ses partenaires à s'installer à Nouaceur. Lunité de production «Labinal Maroc» a pour vocation lassemblage et la commercialisation d'ensembles et de sous-ensembles de câblages électriques destinés à l'industrie aéronautique. Aménagé sur un terrain de 7 hectares, ce site de production s'étend sur une surface de 10.800 m2. Il est dédié à l'assemblage et à la commercialisation de systèmes de liaisons électriques pour l'industrie aéronautique. Lors de la cérémonie d'inauguration, Jean-Paul Béchat, président du directoire de Safran, a mis en exergue la confiance du groupe dans l'économie du Maroc et dans ses atouts compétitifs dans le secteur de la sous-traitance aéronautique. Mais le Maroc peut être concurrencé par dautres pays qui ont des avantages comparatifs similaires, notamment ceux de lEurope de lEst. Selon une étude ordonnée par le Groupement des sociétés aéronautiques au Maroc (Gimas), «le Maroc a certes des atouts, mais il a aussi certaines limites, notamment linsuffisance de la main-duvre qualifiée comparativement aux pays de lEst. La cherté de certains coûts de production, notamment lénergie, est également évoquée». Létude relate aussi les difficultés liées aux procédures administratives et au financement bancaire».