Plus de 500 acteurs nationaux et internationaux ont pris part à la 8ème édition du Forum-exposition international de la plasturgie. Hakima El Haite, ministre déléguée à l'environnement compte élargir l'assiette de l'écotaxe à tous les produits marocains en plastique. La 8ème édition du Forum-exposition international de la plasturgie organisée récemment par la Fédération marocaine de la plasturgie (FMP) sous le thème «la plasturgie marocaine à la croisée des chemins, de l'accélération industrielle et du développement durable» a été l'occasion de faire le point sur un secteur qui s'en sort plutôt bien. Malgré une conjoncture économique morose, le secteur de la plasturgie arrive à tirer son épingle du jeu. Maillon indispensable dans la chaîne industrielle mais aussi dans le bien-être de la population, le secteur affiche depuis plus d'une décennie une dynamique de croissance et des performances qui confortent sa position de levier économique du Royaume. Plus de 500 acteurs nationaux et internationaux (euroméditerranéens et moyen-orientaux) issus de toutes les filières du secteur ont pris part à ce rendez-vous de dimension internationale qui vise à pérenniser la dynamique de croissance, à renforcer la visibilité des opérateurs du secteur à l'international et à créer des opportunités de rencontres et d'affaires. «Ce forum est une réelle opportunité pour dynamiser et booster davantage le secteur, notamment dans un contexte marqué par une morosité économique mondiale», précise M'hamed Younès Lahlou, président de la FMP. En chiffres, la plasturgie, c'est 660 entreprises, 45.000 emplois directs et environ 300.000 indirects, 11,3 Mds de DH de chiffre d'affaires et une production de 550.000 tonnes. La bonne tenue du secteur de la plasturgie est également imputée à l'essor de l'industrie marocaine. L'émergence de métiers mondiaux à savoir l'aéronautique, l'automobile, l'électricité, a permis aux opérateurs de cette filière de remplir leur carnet de commandes à hauteur de 90%. Cependant, tout n'est pas aussi rose qu'il n'y paraît. Le secteur souffre en effet d'une concurrence déloyale due aux produits turcs qui envahissent le marché et de l'informel qui produit actuellement environ 50% de la production nationale. Dans ce sillage et en vue de préserver le dynamisme du secteur, le ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie Numérique a annoncé le lancement d'une étude pour l'identification des écosystèmes à mettre en place, et ce afin d'améliorer la valeur ajoutée du secteur de la plasturgie. Par ailleurs, les professionnels dénoncent également une inégalité sur le plan fiscal entre les produits marocains qui sont soumis à une écotaxe de 1,5% ad valorem sur les produits fabriqués à partir de matières plastiques et ceux importés qui sont exonérés, tient à préciser Hakim Marrakchi, représentant de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Une inégalité que Hakima El Haite confirme mais sur le plan national uniquement étant donné que cette taxe n'est pas généralisée à tous les produits marocains. Une injustice que la ministre compte réparer en étendant l'assiette de cette écotaxe à tous les produits marocains, ce qui n'est pas plaire aux industriels présents. Ceci dit, Hakima El Haite n'a pas manqué l'occasion de mettre en garde sur l'impact de cette industrie sur l'environnement. Chiffres à l'appui, le Maroc génère plus de 370.000 tonnes de déchets plastiques par an entraînant un coût financier considérable. Dans ce sillage, la ministre insiste sur la nécessité de structurer la filière du recyclage qui constitue une composante importante du secteur, mais aussi d'intégrer l'économie circulaire dans les processus de production.