* Le secteur de la promotion immobilière a affiché un dynamisme assuré au cours des dernières années. * Des incitations fiscales ont été mises en place en faveur des promoteurs immobiliers. Le dynamisme affiché par le secteur de l'immobilier n'est pas resté sans effets sur celui des crédits. En effet, la part des prêts immobiliers dans le total des crédits octroyés par les banques commerciales est passé de 7,2% en 1995 à 18% en 2005. D'après les analystes de BMCE Bank, cette performance a été soutenue, d'une part par les différentes initiatives publiques en faveur du logement économique et le développement du secteur de la promotion immobilière et , d'autre part par l'effort commercial des banques. En dépit du dynamisme affiché du secteur immobilier, il n'en demeure pas moins qu'il reste entravé par des handicaps tels que la rareté et la cherté du foncier ainsi que la lourdeur des procédures administratives. Alors que le coefficient d'utilisation des terrains concernant les projets d'habitat social et économique s'établit à 60% dans de nombreux pays, au Maroc , ce taux reste limité à 40%. Conjuguée à un effet de spéculation, la rareté des terrains contribue fortement à la hausse du coût foncier, celle-ci se faisant au détriment des marges des professionnels du secteur. A noter que des incitations fiscales ont été mises en place en faveur des promoteurs privés réalisant un projet de 2.500 logements sociaux en l'espace de cinq ans. Ces mesures consistent en des exonérations de nouveaux droits et impôts (TVA, IS, IGR ). Du côté des pouvoirs publics, ces derniers ont encouragé la création de plusieurs fonds de garantie avec pour objectif de permettre aux personnes aux revenus irréguliers de pouvoir acquérir un logement décent. L'année 2003 a été marquée par la signature de deux conventions, la première entre l'Etat et la CCG et la seconde entre celle-ci et les banques. Les fonds de garantie Fogarim, Fogaloge, Fogalef sont destinés à couvrir les prêts octroyés, respectivement aux ménages aux revenus irréguliers et modestes, aux enseignants et aux fonctionnaires, aux agents de l'Etat et aux employés du secteur. Des efforts bancaires conséquents L'étude de BMCE Bank indique que les actions entreprises par l'État ont été renforcées par un effort commercial des banques qui ont commencé à se développer sur le marché des crédits immobiliers, présentant moins de risques que le marché des entreprises. A cet égard, l'encours des crédits immobiliers accordés aussi bien aux acquéreurs qu'aux promoteurs a connu une forte croissance, soutenu par un accès plus facile au crédit, une baisse des taux d'intérêt et le lancement des fonds de garantie. L'encours des crédits octroyés par l'ensemble des banques commerciales aux particuliers est passé de 15 Mds de DH en 2001 à plus de 40 Mds DH à fin 2005, soit une progression de 28%. Dans ce contexte, les crédits accordés par la BMCE Bank en faveur des acquéreurs ont atteint 4,9 Mds DH en 2005, contre 602 MDH en 2001, enregistrant une croissance moyenne annuelle de 69%. Cette évolution a permis à la BMCE de se tailler une part de marché de 12,2% à fin 2005. Le secteur est aujourd'hui dominé par trois banques (BCP, AWB et CIH), traditionnellement bien implantées sur ce segment. Le CIH, par contre, a vu s'effriter des parts de marché dans un marché très concurrentiel. Une chose est sûre : la mentalité des banques a entièrement changé, car elles ne considèrent plus le crédit immobilier comme un segment à haut risque. Bien au contraire, l'expansion du secteur de la promotion immobilière a un impact positif sur le produit net bancaire. D'après BMCE Bank, sur la période 1996-2004, le coefficient de corrélation entre la croissance des crédits immobiliers et l'accroissement du PNB est particulièrement élevé, s'établissant à 0,83. En conséquence, les crédits immobiliers sont l'une des principales sources d'amélioration des revenus des banques domestiques.