* Le débat sur la mondialisation continue. Pour les acteurs de l'espace méditerranéen, les mécanismes de libre-échange mondial doivent être pleinement assimilés. * «La Méditerranée, vainqueur ou vaincue de la mondialisation ?», est le thème qui a été choisi par Planet Finance Maroc pour rebondir sur le sujet. Lespace méditerranéen a souvent été sensible aux nouvelles idées ; qu'elles soient politiques ou économiques. Actuellement, l'espace euro-méditerranéen se sent en quelque sorte dépassé par les nouvelles exigences d'une mondialisation qui se vante d'occuper tous les aspects de la vie sociale. Pour Jacques Attali, Président de Planet Finance, «les idées sur la mondialisation sont là. Son modèle possible nécessite beaucoup de temps pour pouvoir juger sa portée». Dans sa logique, la mondialisation de l'économie n'est pas identifiée à une guerre entre les nations. La complexité du sujet, surtout pour la région de la Méditerranée, implique que «la mondialisation ne soit ni diabolisée, ni portée aux nues. C'est une réalité qui s'impose pour le moment». Jacques Attali ne se lance pas dans lexercice «utopique» de pouvoir contrôler ce processus mondial qui n'a pas l'allure de vouloir ou de pouvoir faire marche arrière. L'accroissement des inégalités mondiales est bel et bien un résultat inéluctable. La région méditerranéenne, dans ce registre, pourra faire figure d'une exception au milieu de ce décor. Justement par l'espace euro-méditerranéen qui est diversifié ; dans le sens d'une richesse à la fois économique et culturelle. S'attendre donc à une mondialisation «bienfaisante» ou «malfaisante» serait une attitude qui ne change en rien la nature de ce processus. Ce constat est élémentaire pour tous ceux qui croient que la mondialisation n'est qu'une tendance «hégémonique» du capitalisme mondial qui veut absolument tout adapter à ses besoins et intérêts. Il faut remarquer que Jacques Attali défend depuis longtemps l'idée d'un modèle «public» de diffusion des connaissances, car c'est le seul garant de «la naissance et du maintien de l'esprit critique». L'écart entre riches et pauvres de la planète ne peut être réduit qu'avec cette condition élémentaire d'une prise de conscience des enjeux d'une mondialisation dont les initiateurs sont bien connus. Jacques Attali prédit que cet écart «pourrait devenir explosif en ce 21ème siècle», car justement la mondialisation ne pose pas ce problème parmi ses grandes priorités. Les altermondialistes savent pertinemment que le combat contre la pauvreté dans les pays du Sud n'est qu'un alibi pour que ces mêmes pays acceptent les nouveaux principes de la compétition politique. Cependant, Jacques Attali reste optimiste : «Il y a une possibilité de croissance et donc un potentiel pour sortir de la pauvreté». L'exemple marocain est devenu une référence dans l'espace méditerranéen en matière de micro-crédit puisqu'il s'accapare plus de la moitié des crédits alloués dans cet espace. Ceci pour démontrer que le processus de mondialisation connaît des contradictions internes que seules les années à venir pourront nous enseigner sur son ampleur.