Le gouvernement vient de soumettre aux membres de la Commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des représentants le projet de loi N°142.12 relatif à la sûreté et à la sécurité nucléaire et radiologique. Cette loi prévoit la création d'une agence chargée d'en assurer le contrôle et sera dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Qualifiée de prag-matique, de pré-cise et de réaliste, la politique énergé-tique marocaine se renforce. Depuis 2009, le Royaume déploie d'intenses moyens pour la mise en oeuvre d'un programme qui vise à por-ter la part de la capacité électrique installée à partir des énergies renouvelables à 42% à l'horizon 2020. Le Maroc a donc fait le choix du mix énergétique en asso-ciant l'énergie fossile à celle renouvelable dans l'objectif de réduire sa facture pétro-lière et d'assurer son auto-suffisance en matière éner-gétique. Rappelons que plus de 95% de l'énergie est importée, ce qui n'est pas sans conséquence pour notre économie. Pour accompagner cette dynamique, une batterie de lois, de décrets et d'arrêtés ont été promulgués. Dans ce sillage, le gouvernement vient de soumettre aux membres de la Commission des infras-tructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des repré-sentants le projet de loi N°142.12 relatif à la sûreté et à la sécurité nucléaire et radiologique et à la création d'une agence chargée d'en assurer le contrôle. Ce projet entre dans le cadre de la mise en oeuvre des engagements du Maroc vis-àvis de l'Agence internatio-nale de l'énergie atomique (AIEA) ainsi que la commu-nauté internationale par la promulgation du cadre légis-latif. Le Maroc est tenu par les conventions internatio-nales pour renforcer l'arsenal juridique marocain. «Ce projet vient en réponse aux engagements internatio-naux du Maroc en matière de sûreté et de sécurité nucléaire et radiologique afin d'élaborer un cadre législa-tif et réglementaire et créer l'Agence de sûreté et de sécurité nucléaire et radio-logique, dotée de la person-nalité morale et de l'auto-nomie financière», déclare Abdelkader Amara à un organe de presse. L'objectif de ce projet de loi est d'assurer un meil-leur contrôle des produits radioactifs et de leur utilisa-tion. Des produits qui rap-pelonsle sont à la fois très sensibles et dangereux et qui nécessitent non seulement un cadre réglementaire poin-tueux mais aussi un renfort du système de contrôle. Ce projet prévoit d'établir un état des lieux par la réali-sation d'un inventaire des sources radioactives. Il envi-sage également l'élaboration d'un plan national d'interven-tion pour faire face à toute situation d'urgence radiolo-gique ou nucléaire et à mettre en place un système national de protection physique des installations nucléaires et des matières nucléaires. L'agence, établissement public doté de la person-nalité morale et de l'auto-nomie financière, aura pour mission de surveiller aussi bien l'extraction des minerais ionisants, leur utilisation et leur transport ainsi que les rayonnements ionisants utili-sés à des fins thérapeutiques dans la médecine. En cas d'infraction, des sanctions sont également prévues. Le Maroc dispose d'un réacteur nucléaire Le premier réacteur nucléaire civil de recherche marocain a été acquis auprès de l'américain General Atomics de type Triga Mark II. Installé à 25 km au Nord de Rabat, il dépend du Centre national de l'énergie, des sciences et des tech-niques nucléaires (CNESTEN). Une centrale qui a nécessité un financement de 5 millions de dollars. Ce réacteur de 2 MW est destiné à former des quali-fications humaines et technologiques et à répondre à des besoins en matière de radiologie sanitaire ou d'agriculture. BRÈVES Le sous-sol sous-exploré ! «Malgré un regain d'intérêt remarquable de la part des grandes entreprises internationales d'exploration pétrolière, le sous-sol marocain demeure jusqu'à présent sous-exploré puisque les 900.000 Km2 de bassins sédimentaires existants n'ont fait l'objet que de 313 forages d'exploration» affirme, Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, récemment à Marrakech lors de l'ouverture du Sommet marocain du pétrole et du gaz, organisé par l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) en collaboration avec l'International research network (IRN). Ajoutant que «le Maroc dispose de bassins marqués par des évolutions sédimentaires structurales et pétrolières variées qui lui offrent des domaines d'exploration similaires à des régions productives dans l'on-shore de l'Afrique du Nord et dans l'offshore de l'Afrique de l'Ouest et du Golfe du Mexique». Malgré l'intensification de l'exploration des bassins sédimentaires marocains au cours de ces dernières années, l'exploration au Maroc ne fait que commencer et les bassins sédimentaires restent encore sous-explorés comme l'indique la densité de forage qui est de 0,05 puit/100Km2 contre une moyenne à l'échelle mondiale de 10 puits/100 Km2. Le pillage des forêts et des océans freine la progression de l'Afrique Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations Unies, vient de présenter le rapport 2014 de l'Africa Progress Panel, sur les progrès en Afrique. Selon lui «Les abondantes ressources naturelles de l'Afrique représentent une occasion unique d'améliorer considérablement la vie des citoyens africains. Mais ces ressources sont trop souvent pillées par des fonctionnaires corrompus et des investisseurs étrangers. La hausse des inégalités empêche également l'Afrique de saisir cette opportunité». Le rapport intitulé «Céréales, pêche et capitaux : financer la révolution verte et la révolution bleue de l'Afrique», invite les dirigeants politiques africains à prendre dès maintenant des mesures concrètes afin de réduire les inégalités en investissant dans l'agriculture. Il réclame également une action internationale afin de mettre un terme à ce qu'il décrit comme le pillage des forêts et des océans du continent. Le Maroc et le Qatar contre la désertification Le ministère de l'Environnement du Qatar, Ahmed Amer Mohamed Al-Humaidi, et le Haut-commissaire marocain de l'Eau, des Forêts et de la Lutte contre la désertification, Abdeladim Lhafi, ont signé un accord sur la conservation de la biodiversité, de la faune et de leurs habitats. Le ministre qatari a souligné que cet accord permettra de renforcer la coopération entre les deux pays afin de parvenir à la durabilité environnementale maximale et le développement des ressources naturelles par la consultation et l'échange d'expériences et le développement des ressources humaines. De son côté, Abdeladim Lhafi a déclaré que l'accord est le résultat de l'amélioration des relations entre les deux pays sous les auspices de l'Emir du Qatar et de SM le Roi Mohammed VI. Par cette signature, les deux pays ont formulé un cadre approprié pour activer les efforts dans ce domaine vital et atteindre le développement durable dans les deux pays.