* Représentation statistique et géographique de la pauvreté. * Utilisation de la technique de la lecture automatique. Le Haut Commissariat au Plan (HCP) vient d'éditer un ouvrage intitulé «Pauvreté, développement humain et développement social au Maroc ». Cet ouvrage propose aussi la nouvelle cartographie de la pauvreté. Lors de sa présentation le 16 mars courant à Rabat, Ahmed Lahlimi, Haut Commissaire au Plan, a affirmé que « le présent ouvrage, à partir d'une analyse historique des expressions numériques de la pauvreté et de ses facteurs humains et sociaux, vise en premier lieu à en donner une représentation statistique et cartographique au niveau des différentes unités territoriales et des collectivités humaines de base, communales et, au besoin, infra-communales comme le quartier en milieu urbain ». L'ouvrage, comme l'ont expliqué plusieurs hauts cadres du HCP, « est une base de données destinée à offrir aux chercheurs, aux administrations, aux élus tout comme aux opérateurs de la sphère économique publique ou privée et de la société civile, ou encore plus largement aux citoyens, un éclairage utile pour l'allocation optimale des rares ressources disponibles et le ciblage social et géographique le plus conforme aux aspirations nationales ». Cette base de données peut aussi constituer, au service des élus et des électeurs, une référence pour évaluer la pertinence des programmes et la performance des gestions. «Sous cet angle, elle pourrait prétendre s'identifier à une contribution au renforcement de la participation démocratique des citoyens à la gestion de leurs affaires », a souligné Lahlimi. La pauvreté n'est plus un sujet tabou au Maroc. Les données statistiques permettront, outre son identification et son recensement, de trouver des solutions pour son éradication. Pour Lahlimi, « la pauvreté est largement dénoncée par le discours officiel et l'opinion publique comme l'un des maux dont les manifestations et les conséquences menacent le plus la cohésion sociale et le développement durable du pays ». Il est tout aussi significatif que la lutte pour son éradication soit devenue l'un des objets prioritaires de programmes aussi bien nationaux que locaux, d'actions aussi bien officielles que privées et de multiples partenariats avec des pays étrangers et des organismes internationaux. La carte de la pauvreté dégagée en 2004 n'est pas la première. Déjà en 1994, il y avait une carte communale basée sur les données fournies par l'exploitation d'un échantillon limité du recensement général de la population et de l'habitat de 1994, lui-même vieux de dix années, et d'un échantillon encore plus limité de l'enquête sur le niveau de vie des ménages de 1998-99. « Il faut dire, en fait, que cette entreprise était surtout un exercice destiné à maîtriser la méthodologie « poverty mapping» et à tester son adaptabilité aux données statistiques disponibles au Maroc », a expliqué Lahlimi. Procédant de l'obligation de répondre à une double exigence, scientifique et opérationnelle, la présente cartographie de la pauvreté en 2004 revêt une plus grande dimension. « Elle a été servie par les données récentes d'une enquête sur la consommation des ménages qui a concerné un échantillon trois fois plus large que celui auquel s'est référée la cartographie de 1994 », a indiqué le Haut Commissaire au Plan, et de préciser qu'« elle est basée sur les résultats d'une exploitation exhaustive, grâce à l'utilisation de la lecture automatique des documents, du dernier recensement général de la population et de l'habitat ». «Il est question, a indiqué Lahlimi, d'illustrer la pauvreté dans ses rapports avec les facteurs nationaux et locaux à caractère socioéconomique et institutionnel qui lui sont fortement corrélés et qui sont en grande partie à l'origine de sa reproduction.