* Le projet de mise en place du marché à terme devrait être finalisé d'ici la fin de l'année. * Un marché à terme de taux pour ouvrir le bal. La Bourse de Casablanca aura enfin son marché à terme. L'information n'est peut-être pas nouvelle, puisque ce projet a été intégré depuis 2003 dans la stratégie de développement de la place casablancaise baptisée, dans le temps, «Future 2006». Une stratégie volontariste qui prévoyait également l'élargissement du nombre de sociétés cotées et le développement de la liquidité du marché. Aujourd'hui, «le projet de loi sur le marché à terme est assez bien avancé et devrait être finalisé d'ici la fin de l'année», indique Omar Drissi Kaitouni, membre du Directoire de la Bourse de Casablanca. Le projet a été confié, pour rappel, à un groupe de travail composé outre de la Bourse, du Trésor, du CDVM et de Bank Al-Maghrib. Quid de son lancement officiel ? Le projet de loi, faut-il le rappeler, devra d'abord transiter par les tiroirs du Secrétariat Général du Gouvernement (SGG), avant d'atterrir au Parlement, avec ses deux chambres, pour revenir encore une fois, si nos députés le veulent bien, à la SGG. Soit «fin 2008 au plus tard», martèle un professionnel du marché. «Il s'agira de passer, à partir de 2008, à la mise en uvre instituant une société gestionnaire et une chambre de compensation. Il s'agira aussi d'identifier les membres négociateurs et les membres compensateurs (...) Bref, on ne pourra démarrer que si le cadre réglementaire, notamment le projet de loi, est en place», souligne Drissi Kaitouni. Pour commencer, le marché à terme traitera exclusivement des contrats à terme de taux d'intérêt. Les contrats sur les actions et les indices viendront, petit à petit, en ligne avec le développement du marché. Le choix des produits de taux est justifié par la liquidité du marché secondaire des bons de Trésor, qui dépasse de très loin celle du marché secondaire des actions cotées. De plus, sur les 129 milliards gérés par les OPCVM, plus de 80% sont constitués d'obligataires et plus particulièrement de titres souverains. En cela, le premier produit qui sera lancé sur ce marché sera sous forme d'un contrat à terme avec comme sous-jacent des bons de Trésor à 5 ans. Il s'appellera FBT5 (Future bon du Trésor 5 ans). «Ce sera un instrument de couverture des risques permettant de réduire les facteurs d'incertitude et créant un environnement favorable aux investissements et aux échanges», souligne-t-on auprès de la Bourse. Si l'expérience s'avère concluante au bout de la deuxième ou troisième année, «nous orienterons le marché vers d'autres produits, que ce soit des produits de taux, des actions ou des indices», soulignent les responsables de l'entreprise de marché.