* Abdelhakim Kemmou, président de la CCIS, explique. Finances News Hebdo : Qu'est-ce qui motive la tenue de ce premier salon actuellement, sachant que le Fogarim a été lancé depuis bientôt trois ans; et quelle en est la finalité ? Abdelhakim Kemmou : En effet, le Fogarim a été lancé en 2003, et nous avons constaté que le nombre de dossiers traités à ce jour n'a pas dépassé les 3.900, au moment où les initiateurs de ce fonds tablaient sur un nombre beaucoup plus important. Donc, en concertation avec le ministère chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme, nous avons décidé l'organisation de ce salon qui a pour objectif de venir en aide aux nombreux commerçants, petits industriels et petits métiers, à revenus irréguliers et modestes, et agissant à l'écart du système bancaire pour les aider à acquérir des logements en bénéficiant des opportunités offertes par le Fogarim. Nous pensons que ce premier salon du genre constitue un espace de rencontre, d'échanges et d'exposition où des stands seront mis à la disposition des banques, des promoteurs immobiliers et des différents intervenants dans le domaine de l'habitat et de l'urbanisme. F. N. H. : Depuis le lancement du Fonds de garantie pour les revenus irréguliers et modestes, quel bilan en dressez-vous ? A. K. : Nous pensons que malgré les efforts déployés par certaines banques et certains promoteurs immobiliers, pour atteindre la population ciblée par ce fonds de garantie, il y a beaucoup de choses à faire notamment en matière de communication et de vulgarisation de ce produit. Le nombre de candidats potentiels à Casablanca dépasserait à notre avis les 500.000. L'objectif est loin d'être atteint si on compare ce chiffre par rapport aux crédits alloués à ce jour dans le cadre du fonds de garantie Fogarim. C'est là où les Chambres de commerce peuvent jouer leur rôle en intervenant en matière d'accompagnement, vu leur proximité et surtout leur effort de drainer l'économie informelle vers le formel. F. N. H. : Pensez-vous que le secteur privé, et surtout les banques, sont réellement impliqués dans ce fonds de garantie ? A. K. : Il faut préciser à ce sujet que plus du tiers de la population est exclu du système bancaire ; de ce fait, il leur était difficile d'accéder à des crédits immobiliers. Nous pensons que la mise en place du Fonds Fogarim va permettre à ces couches sociales à revenus irréguliers et modestes d'avoir accès à ce système. Les banques commencent à manifester leur intérêt pour ce marché porteur ; c'est ainsi que la BMCE, le CIH, le Groupe Banques Populaires et Attijariwafa bank ont largement communiqué sur ce fonds. F. N. H. : Les quelques changements opérés récemment, notamment l'augmentation du montant maximum de 1.000 à 1.500 dirhams pour le remboursement mensuel du prêt, et le remplacement de l'attestation de salaire délivrée par les autorités locales par une simple déclaration sur l'honneur sont-ils susceptibles d'encourager et de faire accéder davantage de citoyens au Fogarim ? A. K. : Effectivement, ces mesures de restructuration adoptées récemment par les différents intervenants n'ont pas manqué d'avoir leurs effets positifs sur la population ciblée. La facilitation des procédures est, à notre avis, une condition nécessaire pour le vrai lancement de ce chantier. F. N. H. : Et puis, avec toutes ces facilités, pensez-vous que l'offre immobilière pour cette catégorie saura suivre la demande ? A. K. : Les promoteurs immobiliers des secteurs public et privé, opérant dans le logement économique, se sont engagés dans cette opération, mais un effort considérable reste à faire pour atteindre 100.000 unités annuellement, dont le coût immobilier est inférieur à 120.000 DH en adéquation avec le pouvoir d'achat des citoyens à revenu faible ou limité.