La diversité naturelle et géographique du Maroc lui permet d'avoir une offre-produit large et parfois inédite avec laquelle il peut se distinguer à l'échelle internationale. Certains produits du terroir ont une bonne renommée mondiale. Citons notamment le safran de Taliouine ou l'huile d'argan de Souss. D'autres produits se forgent une place de choix comme l'huile de la figue de barbarie dont le prix du litre dépasse les 1.000 euros en Europe, ou encore le miel. Les exemples ne manquent pas car chaque région du Maroc dispose d'un potentiel réel en la matière, surtout les zones qui n'ont pas adhéré à l'agriculture moderne où les modes de production traditionnelle persistent encore. Le Royaume possède un potentiel important qui peut créer des opportunités d'affaires, de l'emploi et de la valeur ajoutée. Certes, le Plan Maroc vert a prévu des mesures dédiées, mais elles restent insuffisantes et limitées et ne peuvent avoir des effets de grande envergure. La promotion de ces produits à travers des associations ou des coopératives bien organisées peut augmenter la quantité de la production et améliorer la qualité. Il est question de maîtriser le circuit de la chaîne, surtout au niveau de la commercialisation où les intermédiaires, les revendeurs et autres grossistes tirent la plus grande marge. Alors que les exploitants, dont la plupart sont de petits producteurs, ne recueillent que des miettes, juste l'essentiel pour subsister. Pour développer cette filière, le Maroc doit préparer un catalogue pour identifier les différents produits, leur zone de culture, les variétés et les conseils pratiques pour soutenir les opérateurs. Il s'agit aussi au niveau de l'aval agricole d'encourager la labellisation de ces produits du terroir. C'est une option intéressante permettant d'avoir un argument commercial de taille, surtout dans les marchés porteurs. Dans le cadre des efforts de promotion des produits du terroir marocain, cette labellisation se fait à travers des organismes spécialisés via des signes distinctifs d'origine et de qualité. L'initiative permettra à ces produits d'être mieux valorisés aussi bien au niveau du marché national qu'à l'export. Les produits destinés à la labellisation sont importants et peuvent dépasser facilement une centaine. Les produits certifiés des coopératives selon la norme Indication géographique protégée (IGP) ont une forte capacité pour accéder aux marchés les plus exigeants en termes de qualité et de traçabilité, d'autant que la plupart de ces produits sont qualifiés de bio. Une norme très convoitée dans les grands marchés étrangers.