Voirie, éclairage, assainissement, transport, espaces verts ou recasement des bidonvilles, tels sont les grands chantiers sur lesquels la ville de Casablanca compte travailler d'urgence. La dynamique qui fait vibrer la métropole n'est malheureusement pas accompagnée de la gestion locale à même d'assurer la régularité entre infrastructures et services de base et de combiner les objectifs d'intégration sociale et de croissance partagée. Le discours royal, à l'occasion de l'ouverture du Parlement, a mis à nu les problèmes et dysfonctionnements qui existent dans la métropole. L'ensemble des acteurs locaux se sont attelés à identifier les besoins et attentes pour résoudre les multiples problèmes que connaît Casablanca, une ville qui a enregistré de nombreux développements sans que cela ne soit accompagné d'investissements et d'équipements adéquats. Le plan d'urgence basé sur des actions de proximité et des projets structurants ambitionne d'apporter des réponses rapides aux différentes problématiques posées et aux challenges à relever pour améliorer, dans les meilleurs délais, les infrastructures de base au service des habitants. Les développements démographique et urbanistique qu'a connus Casablanca, avec plus de 500.000 habitants dans certaines zones comme Sidi Moumen et Aïn Sebaâ ont provoqué des changements dans le mode de gestion de la ville. La métropole a besoin d'une structure administrative appropriée à la hauteur des défis afin d'assurer un meilleur accès aux services de base. Le plan d'urgence se décline en plusieurs axes principaux relatifs à la voierie, l'éclairage, l'eau potable et l'électricité, l'assainissement, le transport urbain, les espaces verts, les programmes culturels, socioéducatifs et sportifs, ainsi que la rénovation et la mise à niveau de certaines zones enclavées. Rappelant que la ville a enregistré un grand déficit en matière de voiries, le président du Conseil de la ville a fait savoir que, pour améliorer les conditions de transport des Casablancais lors de leurs déplacements quotidiens, des actions nécessaires ont été identifiées. De même qu'un programme dédié à la voirie locale a été défini selon chaque commune et chaque arrondissement, consistant notamment en des travaux de renforcement des boulevards, le prolongement de certaines voies, l'aménagement et le réaménagement de voiries, de trottoirs et de carrefours. L'accès des Casablancais aux infrastructures de base figure parmi les axes prioritaires de ce plan, avec un ensemble d'actions de proximité identifiées par les différents acteurs pour une enveloppe budgétaire totale estimée à 560 MDH. Les écueils à éviter Au total, 19 MDH seront alloués à l'individualisation des branchements en eau potable et électriques, 250 MDH à l'amélioration du taux de raccordement au système d'assainissement, 138 MDH à l'amélioration de l'éclairage public, 119 MDH à la conduite de nouvelles opérations de raccordement en eau et en électricité et d'accès aux services d'assainissement au profit des douars de la périphérie de Casablanca dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Au niveau des voiries, le programme prévoit plusieurs mesures, comme la maintenance des voies et rues, l'aménagement des trottoirs, le prolongement de certains boulevards, l'installation de nouveaux panneaux de signalisation, l'équipement de 120 carrefours, l'aménagement de 20 passerelles, la création de 3 trémies, 3 échangeurs, 13 passerelles pour piétons et 6 ouvrages de franchissement de la voie ferrée. En matière de transport urbain, plusieurs actions, qui viennent s'ajouter au Tramway de la ville, sont en cours pour renforcer l'accès des habitants aux réseaux de transport en commun, dont le métro aérien, le raccordement entre les lignes de bus et le tramway à la fin du premier trimestre 2014 et la refonte du système de transport par bus (renforcement du parc actuel par l'acquisition de 300 à 400 nouveaux autobus). Des conventions ont été signées avec les autorités concernées pour le désenclavement de certaines parties de la région en vue d'améliorer les conditions de vie et d'offrir un accès rapide et optimal aux services de base des habitants des zones de Mkansa, des douars de Sidi Ahmed Belhacen, ainsi que ceux des carrières centrales de Lahraouine. Les projets structurants initiés ces dernières années concernent notamment la dépollution du grand Casablanca et du collecteur Casa-Est en cours. L'appel d'offres de l'ouvrage du super collecteur Ouest pour protéger la ville des inondations a été lancé en octobre dernier. Ce collecteur, dont les travaux de construction débuteront en janvier prochain pour un investissement de 855 MDH, servira à l'évacuation des eaux de l'oued Bouskoura vers l'océan. Dans les mois à venir, la décharge actuelle de Médiouna sera réhabilitée dans le but de réduire ses nuisances et son impact sur l'environnement et d'améliorer la qualité de vie des riverains. Une nouvelle décharge verra le jour, toujours à Médiouna, sur une superficie de 82 ha afin d'aider la ville à mieux maîtriser la gestion de ses déchets.