Le Conseil national de l'entreprise, tenu le 16 décembre, a été l'occasion pour le patronat et le ministère de l'Economie et des Finances de discuter des composantes de la Loi de Finances 2022, des priorités communes ainsi que des difficultés que vivent certains opérateurs du secteur privé. Présente lors de ce débat, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a souligné que «si nous avons ce type de discussions et ce luxe de se projeter à court, moyen et long terme, c'est que notre pays, sous les hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a bien géré la crise sanitaire». Elle a notamment mis en exergue la performance du Maroc en termes de campagne de vaccination «qui met le Royaume parmi les pays les plus performants au monde». Nadia Fettah a également mis en avant le rôle important du soutien massif et des mesures déployées par l'Etat, ainsi que la proactivité des entreprises pour la reprise économique au Maroc, assurant que «l'année 2021 se finit plutôt bien en termes de croissance». Relations sereines De son côté, le président de la CGEM, Chakib Alj, s'est félicité de l'écoute et des signaux positifs envoyés par le gouvernement au secteur privé, notamment l'annonce par le chef du gouvernement de l'apurement du stock de crédit TVA de 13 milliards de DH d'ici avril 2022. «Le remboursement de ce dû par l'Etat aux entreprises sera une bouffée d'oxygène pour leur trésorerie et leur permettra de remplir leur rôle premier, celui d'investisseur. Cela donne espoir et confiance et constitue un bon début vers la neutralité de la TVA, tant demandée», a-t-il concédé. Alj a noté que la CGEM a favorablement accueilli les mesures visant à rendre plus compétitif le secteur industriel, par la baisse de l'IS de 28% à 26% ou encore l'engagement pris à travers une subvention pour le crédit recherche et développement. Du côté de l'investissement privé, dont la part est appelée à doubler d'ici 2035 selon les prévisions du NMD, la Loi de Finances 2022 prévoit la baisse de 100 à 50 MDH du plafond des conventions d'investissement bénéficiant de l'exonération TVA et droits de douane, et l'abattement de 70% sur les plus-values de cession d'actifs courant l'exercice 2022, à condition de les réinvestir. Ces mesures, a précisé Alj, vont alimenter une enveloppe budgétaire importante accordée à la commande publique (ndlr : près de 245 milliards de DH en 2022, y compris les ressources du fonds Mohammed VI pour l'investissement). Il a appelé dans ce cadre à une meilleure transparence de la commande publique et à ce qu'elle soit plus accessible aux startups et TPME, à travers par exemple des appels d'offres publics moins discriminants. Pour ce qui est des délais de paiement, Alj a noté que la CGEM, en collaboration avec le ministère de l'Economie et celui de l'Industrie et du Commerce, a intégré dans la loi sur les délais de paiement des dispositions pour remplacer les indemnités de retard par des sanctions pécuniaires. «Maintenant que cette solution est déterminée, il ne nous reste plus qu'à la mettre en œuvre rapidement», a-t-il annoncé. Secteur privé : 6 pistes de développement Pour sa part, le vice-président général de la CGEM, Mehdi Tazi, a présenté les principaux enjeux pour le développement du secteur privé, citant dans ce sens la promotion du «made in Morocco», à travers un changement des codes de la commande publique et une refonte de la fiscalité, et la création d'un mécanisme d'accompagnement intégré dédié aux PME et ETI (entreprise de taille intermédiaire) marocaines, notamment pour l'export. Il s'agit également de mettre en œuvre les outils du Fonds Mohammed VI pour l'investissement. Il est question aussi d'encourager l'entrepreneuriat, de créer un écosystème de start-up et l'innovation, œuvrer pour l'implémentation des recommandations du NMD et de la loi cadre sur la fiscalité à l'horizon 2025, en plus d'accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale d'inclusion financière.