Des experts de l'ONU soutiennent que les crypto-monnaies et la technologie qui les alimente peuvent jouer un rôle important dans le développement durable par l'amélioration de la gestion de l'environnement. Par M. Diao
L'impact environnemental négatif des cryptomonnaies telles que le bitcoin et leur volatilité ont fait les choux gras de la presse internationale ces derniers jours. La posture des Nations unies sur le sujet tranche radicalement avec la perception négative que s'est faite une partie de l'opinion internationale. L'ONU, qui se trouve en première ligne de la lutte contre le réchauffement climatique, estime que la blockchain, qui n'est autre que la technologie utilisée par les monnaies en ligne, pourrait être d'une grande utilité pour ceux qui luttent contre la crise climatique et contribuer à une économie mondiale plus durable. Les bitcoins ne sont pas des objets physiques, mais plutôt de nouvelles pièces extraites ou mises en circulation, grâce à un processus qui implique l'utilisation d'ordinateurs puissants pour résoudre des problèmes mathématiques complexes. «Ce processus nécessite tellement d'énergie que le réseau bitcoin consommerait plus d'énergie que plusieurs pays, dont le Kazakhstan et les Pays-Bas», faiton savoir du côté des Nations unies. Dans le même temps, des experts de l'organisation internationale soutiennent que les cryptomonnaies et la blockchain peuvent jouer un rôle important dans le développement durable par l'amélioration de la gestion de l'environnement. Ceux-ci avancent que l'un des aspects les plus utiles des cryptomonnaies est la transparence. Cette technologie serait résistante à la falsification et à la fraude. Ce qui permet d'offrir la possibilité d'un enregistrement fiable et transparent des transactions. Parmi les exemples mis en exerce, il y a lieu de citer celui du Programme alimentaire mondial (PAM), la plus grande agence des Nations unies fournissant de l'argent humanitaire. L'entité onusienne a découvert que la blockchain peut aider à garantir que l'argent parvienne à ceux qui en ont le plus besoin. Dans le même ordre d'idées, les auteurs d'un rapport de l'Agence des Nations unies pour l'environnement (PNUE) suggèrent que la technologie blockchain pourrait améliorer les moyens de subsistance des ramasseurs de déchets, qui gagnent leur vie dans l'économie informelle. A cela, il faudrait ajouter qu'un système de surveillance transparent pourrait suivre avec précision où et comment les déchets récupérés sont utilisés, ainsi qu'identifier les ramasseurs à rémunérer en fonction de leur travail. D'autres exemples probants L'ONU et d'autres organisations se sont attelées à explorer le potentiel de la blockchain dans la protection de l'environnement par l'expérimentation de la technologie dans plusieurs projets relatifs, entre autres, à l'élimination de la pêche illégale dans l'industrie du thon, développée pour le Fonds mondial pour la nature (WWF). La plateforme CarbonX a été développée. Elle transforme les réductions d'émissions de gaz à effet de serre en une cryptomonnaie. Cette dernière peut être achetée et vendue, fournissant ainsi aux fabricants et consommateurs une incitation financière à faire des choix plus durables et respectueux de la planète. Il ressort du partenariat entre le PNUE, l'Université technique du Danemark et le ministère danois des Affaires étrangères, qu'il existe trois domaines principaux où la blockchain peut accélérer l'action climatique, en l'occurrence la transparence, le financement climatique et les marchés de l'énergie propre. Les parties prenantes du partenariat précité font remarquer que les données sur les émissions nocives de gaz à effet de serre dans de nombreux pays sont incomplètes et peu fiables.