Près de trois migrants sur cinq au Maroc, soit 59,3%, sont des hommes, révèle une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP), réalisée au cours du premier trimestre de cette année. Le taux de féminisation des migrants est ainsi de 40,7%, indique le HCP qui vient de publier une note sur les résultats de l'enquête nationale sur la migration forcée de 2021, laquelle a couvert un échantillon de 3.000 migrants répartis en 2.200 migrants régularisés ou en situation irrégulière et 800 réfugiés ou demandeurs d'asile. Ce taux a atteint son niveau le plus élevé parmi les migrants originaires de la République Démocratique du Congo (RDC) avec 53,8% et de la Côte d'Ivoire (53,6%), alors que le plus faible a été parmi ceux de la Guinée (27,6%), du Mali (29,9%) et de la Centre Afrique (32,8%), précise la même source, ajoutant que les autres pays sont dans une situation intermédiaire. Ladite note fait également ressortir qu'un peu plus de deux migrants sur cinq sont des jeunes âgés de 15 à 29 ans (42,5%), les femmes sont relativement moins nombreuses que les hommes dans cette tranche d'âge, avec respectivement 39,4% et 44,7%. Une proportion presque équivalente des migrants est âgée de 30 à 44 ans (43,7%), avec une part relativement plus élevée parmi les femmes que parmi les hommes, respectivement 48,2% et 40,7%. La part des personnes âgées de 45-59 ans est de 12% (12,8% parmi les hommes et 10,8% chez les femmes), tandis qu'une infime minorité est âgée de 60 ans et plus (1,7%) avec une proportion presque équivalente entre les hommes et les femmes. Par ailleurs, le HCP relève que plus de la moitié des migrants (54,1%) sont célibataires et 36,2% mariés. Ces proportions sont respectivement de 55,7% et 38,2% parmi les hommes et de 51,7% et 33,2% parmi les femmes. Les divorcés représentent 3,7%, relativement plus parmi les femmes (5,6%) que parmi les hommes (2,4%). Concernant la taille moyenne des ménages des migrants, elle est de 4 personnes. Cette taille est plus élevée parmi les ménages sénégalais (6 personnes), syriens (5), et plus réduite parmi ceux d'origine centrafricaine (3), camerounaise (3) et ivoirienne (3). Parallèlement, ladite note indique qu'au moment de l'enquête, un peu plus d'un quart des migrants (27,3%) ont atteint le niveau d'enseignement supérieur, relativement plus parmi les hommes (30,6%) que parmi les femmes (22,5%). La part de ceux ayant le niveau secondaire qualifiant est de 23,5%, le niveau collégial 19% et le niveau primaire 17,2%, sans différence significative entre les hommes et les femmes. La part des migrants n'ayant aucun niveau d'éducation est de l'ordre de 12,8%, relativement plus parmi les femmes (16,4%) que parmi les hommes (10,3%). En outre, le HCP fait remarquer que près du tiers (31,8%) des migrants ont reçu une formation professionnelle dans un établissement de formation professionnelle ou dans une structure associative, 17,3% dans leur pays d'origine, 13,9% au Maroc et 0,6% dans d'autres pays. Les ressortissants de la RDC viennent en tête des migrants ayant suivi une formation professionnelle avec 53%, suivis par les centrafricains (46,3%), les ivoiriens (42,5%) et les camerounais (41,3%). Les plus faibles proportions sont enregistrées parmi les syriens (11,4%), les maliens (18,9%) et les yéménites (19,4%). Le HCP souligne aussi que le Français apparaît comme la première langue parlée par 52,5% des migrants, loin devant la langue Arabe (22,8%) et l'Anglais (19,3%). Seuls 1,5% des migrants parlent l'Espagnol et 4% parlent une autre langue. Pour communiquer avec les Marocains dans leur vie quotidienne, le Français demeure la principale langue utilisée par les migrants, à raison de 62,3%. La Darija marocaine est utilisée par 20,6% d'entre eux (22,7% parmi les hommes et 17,6% parmi les femmes). Conscient de l'importance des données sur les caractéristiques démographiques et socioéconomiques des migrants pour améliorer la connaissance et la compréhension du phénomène migratoire, le HCP a entrepris, depuis 2018-2019, la réalisation d'une enquête sur la Migration Internationale. La première phase de cette opération, qui s'inscrit dans le cadre du programme de coopération MEDSTAT, mis en œuvre dans les pays du sud de la Méditerranée, a porté sur les Marocains Résidant à l'Etranger (MRE), les migrants de retour et les intentions d'émigration des Marocains non migrants. Aujourd'hui, il s'agit de la seconde phase de cette enquête qui a concerné les migrants forcés âgés de 15 ans et plus, comprenant les migrants en situation administrative irrégulière, les migrants régularisés, les réfugiés et les demandeurs d'asile au Maroc. Elle s'est focalisée sur les migrants originaires de l'Afrique subsaharienne et d'autres nationalités forcées par les circonstances de se trouver sur le territoire marocain (syriens, libyens, irakiens et autres). L'échantillon des réfugiés et demandeurs d'asile a été tiré à partir de la base de données fournie par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Celui des migrants irréguliers ou régularisés a été tiré en utilisant la méthode des quotas basée sur les structures des migrants ayant bénéficié des opérations de régularisation selon les villes, le sexe, l'âge et le pays d'origine. La collecte des données a été réalisée en combinant le mode d'interview par téléphone et en face à face, et en utilisant la méthode de collecte assistée par tablettes.