La vente aux enchères, «Un Printemps Marocain», organisée le dimanche 30 mai à la Mamounia par Artcurial Maroc, était non seulement une première, mais aussi un pari. À sa clôture, elle s'est avérée un franc succès totalisant près de 20 millions de dirhams (frais compris). Les œuvres provenant de l'hôtel «Roses du Dadès» ont été classées sur la liste du patrimoine national marocain et sont interdites de sortie du Royaume du Maroc.
Entre engouement unanime pour l'ensemble des œuvres de l'artiste Mohamed Melehi, notamment celles réalisées pour l'hôtel Roses du Dadès et adjudication record pour l'une des œuvres de Jacques Majorelle, «la vente a suscité un grand enthousiasme auprès d'une clientèle marocaine extrêmement active qui a bataillé contre différents acheteurs de 15 autres nationalités. Artcurial Maroc est fière du succès de cette vente qui a célébré des artistes de grand talent. Toutes les œuvres de Mohamed Melehi ont été vendues. Cette vacation reflète la volonté d'Artcurial de promouvoir l'art marocain dans le monde et confirme que Marrakech est la première place de l'art en Afrique», souligne Olivier Berman, directeur Artcurial Maroc.
Lots 21-22.
En effet, l'ensemble des œuvres de Mohamed Melehi, notamment celles réalisées pour l'hôtel Roses du Dadès, ont trouvé preneurs – mais dans une bataille acharnée. Les lots sont partis au-delà de l'estimation haute. Ainsi, ses deux plafonds peints (lots 21-22) quadruplent leur estimation et se vendent respectivement à 2.703.000 dirhams (lot 21) et 2.579.000 dirhams (lot 22), ses compositions en bois de cèdre sculpté ont été adjugées à plus du double de leur estimation, en enregistrant 468.000 dirhams (lot 23) et 390.000 dirhams (lot 24). Ses lithographies, également très espérées, se sont largement vendues au-dessus de leurs estimations, enregistrant pour l'une d'elle (lot 31) un prix de vente de 75.400 dirhams. Une de ses compositions (lot 46), datant de 2006, a été vendue à 650.000 dirhams.
Lot 46.
Si les offres ont très vite passé la barre des estimations, c'est parce que l'ardeur des acheteurs était dur comme fer. L'un des claustras, en bois de cèdre sculpté et bois laqué, de l'artiste Mohamed Chebaa s'est vendu à 75.400 dirhams (lot 38).
Paire de claustras de Chebaa.
Se déclinant en quatre chapitres (Majorelle & ses contemporains, ensemble d'œuvres réalisées par Mohamed Melehi et Mohamed Chebaa pour l'hôtel Roses du Dadès, Art moderne & contemporains marocain et international et enfin Art Contemporain Africain), cette vacation présentait 156 lots.
Lot 5.
Dans le chapitre Majorelle & ses contemporains, le très disputé recueil de planches Kasbah de l'Atlas de Jacques Majorelle (lot 14) a battu le record du monde et se vend au triple de son estimation, soit 364.000 dirhams. «Femmes dans une Khouba à Belcour, Alger, 1886», de l'artiste Frederick Bridgman (lot 5), une des œuvres les plus convoitées de ce chapitre, a atteint 572.000 dirhams. «Les tresseurs de cordes», d'Edy Legrand (lot 16) a enregistré le même montant de vente et double ainsi son estimation.
Lot 16.
L'art moderne & contemporain marocain et international est représenté par des œuvres importantes et remarquables. Une œuvre très représentative de l'univers poétique d'Abbes Saladi rejoint les favoris de ce chapitre et enregistre un prix de vente de 351.000 dirhams (lot 62). La composition de l'artiste Nourredine Daifallah (lot 82) remporte un prix de vente de 299.000 dirhams.
Lot 62.
L'art contemporain africain a mis à l'honneur les artistes établis et émergeants de la scène africaine. On notera un résultat record pour une grande toile du Kenyan Joseph Bertiers intitulée The Wedding à 429.000 dirhams et la confirmation de l'intérêt pour Malick Sidibé dont la photo Les amis à la chaussée partait pour 201.500 dirhams et pour Zemba Luzamba avec Brethern vendue 221.000 dirhams.