Avec l'arrivée du froid, la demande en bois augmente sensiblement, surtout dans le monde rural et plus particulièrement dans les zones montagneuses où les appareils modernes de chauffage à base de gaz ou d'électricité font défaut. Malgré la vigilance des autorités qui essaient d'assurer une exploitation rationnelle et contrôlée des forêts, les activités illégales se poursuivent. Outre l'usage domestique, le bois est aussi fortement sollicité pour alimenter les fours et autres hammams publics qui le trouvent bon marché comparativement avec les autres formes d'énergie. Faut-il s'inquiéter pour notre patrimoine sylvicole ? Plusieurs éléments convergent vers ce constat, surtout que plusieurs associations locales ou nationales de protection de l'environnement ont tiré la sonnette d'alarme. Mais, d'après le Haut-commissariat aux Eaux et Forêts, les efforts de reboisement vont bon train Le programme prévoit 45.000 ha annuellement. En quelque sorte, le bilan forestier au Maroc est plutôt positif alors qu'il y a quelques années, c'était le contraire. Mais, dans les faits, on a l'impression que nos forêts sont menacées par une urbanisation anarchique et une surexploitation démesurée. Le cas de l'arganier est typique du fait que c'est une espèce spécifique et exclusive au Maroc. Sa superficie est de près de 800.000 ha, soit 15% des forêts marocaines. Mais elle ne cesse de régresser au fil des ans, car menacée par la désertification et par l'action néfaste de l'homme. Le problème de l'arganerie n'est pas uniquement dû à une limitation de superficie. C'est surtout un problème de déséquilibre. Vous pouvez avoir la même superficie, mais avec un peuplement d'arbres moins dense. Les usages reconnus de l'arganier sont extrêmement étendus. Les ayants droit peuvent le planter et l'exploiter, mais c'est en contradiction avec les conditions de préservation de cette espèce d'arbre. Le problème se situe dans le cadre socioéconomique parce que toutes les superficies sont pratiquement délimitées. Sauf quelques zones du côté de Taroudant ou Tiznit mais, globalement, il n'y a pas de carence de superficie mais plutôt celle de la gestion par les usagers. Il est donc, primordial, de gérer les droits d'usage qui sont des droits légaux, mais avec plus de contraintes pour permettre à la forêt de supporter la surexploitation. Par ailleurs, il faut noter que des villes, comme Casablanca, manquent cruellement d'espaces verts. Les quelques forêts qui existent aux alentours de la métropole, à l'instar de celles de Bouskoura ou de Zenata, sont menacées pas les complexes immobiliers. Les autorités compétentes se voient incapables de stopper cette expansion désastreuse pour l'environnement. Le patrimoine sylvicole est une richesse nationale. Il est de notre devoir de le préserver pour les générations futures. Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.