Constituer un portefeuille d'obligations pour un investisseur particulier n'est pas évident. Outre le problème d'accès direct aux émissions privées qui sont souvent réservées à des investisseurs qualifiés, le problème de contrepartie et de capital à mettre sur la table se posent comme de réels freins à la diversification. Dans cette optique, choisir un OPCVM résout tous ces problèmes. Alors comment choisir et surtout faut-il investir dans l'obligataire actuellement ? Sur le marché obligataire, la diversification consiste à acquérir des obligations de différents émetteurs et à différentes maturités pour réduire la duration d'un portefeuille. La duration est, de manière caricaturale, la durée nécessaire pour rentabiliser un investissement diversifié en obligations. Au Maroc, la valeur initiale d'une obligation est en moyenne de 100.000 DH, ce qui rend ce processus de diversification difficile à cause du besoin de fonds importants qu'il faut immobiliser. Par contre, un OPCVM a la capacité de réaliser cette diversification, et passer par un tel organisme permet à l'épargnant d'investir dans la diversification du fonds en achetant une simple part à partir de 1.000 DH. Les SICAV sont particulièrement intéressantes. En plus d'offrir une diversification aux porteurs de parts, certaines offrent des versements périodiques d'intérêts. Aussi, et comme un fonds est géré activement avec des obligations ajoutées ou éliminées du portefeuille pour répondre aux conditions du marché et à la demande de l'investisseur, les fonds obligataires n'ont pas de date d'échéance spécifique. Avec ces fonds, vous pouvez acheter ou vendre votre part dans le fonds quand vous le souhaitez. Mais en raison des fluctuations de la valeur des obligations sur le marché, la valeur nette d'actifs d'un fonds changera tous les jours, reflétant la valeur cumulée des obligations du portefeuille. En conséquence, lorsque vous vendez, la valeur de votre investissement, telle qu'elle est indiquée dans les journaux financiers spécialisés, peut être plus élevée ou plus faible, selon la performance du fonds depuis que vous avez acheté votre part. Il faut tout de même rappeler que ces fonds comportent des risques de perte en capital. Aussi, les fonds qui affichent des rendements très élevés par rapport à la moyenne du marché ne sont pas forcément les meilleurs, car le rendement est parallèle au risque comme dans n'importe quel type de placement. Il est également important de savoir que ces fonds facturent des commissions allant de 0% à 2,5% avec une valeur moyenne de 1,5% sur le montant investi et rapportent en moyenne, depuis le début de 2013, 3,5%. Un rendement faible par rapport aux années passées. Le moment est-il propice à ce type d'investissements ? Pour un investisseur qui détient une obligation jusqu'à maturité, la question ne se pose pas, car il connaît à l'avance son rendement futur. Pour les autres investisseurs, il faut surveiller l'évolution de l'inflation. L'inflation est le principal ennemi des détenteurs d'obligations. Lorsque les prix à la consommation augmentent, les taux d'intérêts ont tendance à suivre, ce qui fait s'effondrer les cours des obligations. Le Maroc évolue actuellement dans un environnement propice à l'inflation car le pays s'inscrit dans un processus de décompensation qui a débuté par l'indexation des produits pétroliers aux marchés internationaux et qui, à terme, lorsqu'il sera appliqué à d'autres produits, aura tendance à exacerber les prix. La hausse continue des taux sur le marché obligataire témoigne d'anticipations dans ce sens. Les anciens détenteurs d'obligations qui ne souhaitent pas détenir leurs actifs jusqu'à maturité réaliseront des moins-values plus ou moins importantes en cas de vente de leurs titres. Mais, pour un nouvel investisseur, se positionner sur le marché obligataire actuellement permettra à la fois de profiter d'un rendement plus élevé que l'an dernier à condition de ne pas s'inscrire dans une logique spéculative. Car, lorsque les taux se mettront à baisser ou du moins à corriger à la baisse, il sera possible de réaliser une plus-value conséquente après avoir encaissé des rendements qui avoisinent 5% si l'épargnant a investi dans un fonds dynamique. Les notices d'informations fournies par les OPCVM permettent de déceler rapidement si un OPCVM est plutôt actif ou passif.