Le fonctionnement efficace dune zone de libre-échange va de pair avec le développement dun réseau euro-méditerranéen de transport caractérisé par des connexions optimales entre lUE et ses partenaires méditerranéens ainsi quentre ces partenaires eux-mêmes. La capitale exubérante du Sud, Marrakech, a abrité la semaine dernière la première conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur les transports. Cette conférence se veut ainsi une occasion non seulement déchanger les points de vue sur létat de la coopération régionale dans le secteur des transports, mais aussi darrêter une vision commune qui permette à ce secteur de contribuer de façon optimale au partenariat euo-méditerranéen. En marge de la conférence ministérielle, une cérémonie de signature et de paraphe daccords de Galileo et dOpen Sky a eu lieu. Cette cérémonie, comme la souligné le ministre du Transport Karim Guellab, marque un grand tournant de lhistoire et vient couronner une année de dures négociations pour la conclusion de deux importants contrats de partenariat hautement stratégique : laccord global aérien (Open Sky) et laccord de coopération dans le programme Galileo, le premier système de navigation et de positionnement conçu spécifiquement à des fins civiles. Ce programme offrira une gamme dapplications extrêmement variées couvrant de nombreux domaines et un grand nombre de secteurs, dont les transports aérien, maritime et routier. Cette déclaration commune marque la volonté des deux parties de le signer très prochainement et de le voir mis en uvre dans les meilleurs délais. Une libéralisation pleine de promesses En effet et malgré lexistence daccords aériens bilatéraux avec la majorité des pays européens, loffre aérienne na pu se développer comme le souhaitait le pays en raison essentiellement des limitations quimposent lesdits accords aux compagnies aériennes des deux parties. La poursuite de la libéralisation des accords bilatéraux entre le Maroc et lUE, un par un, aurait demandé de très longues années et naurait levé que partiellement les contraintes qui pèsent lourdement sur les transporteurs aériens, retardant le Maroc dans latteinte des objectifs de croissance économique et notamment ceux de la Vision 2010. Aujourdhui, le gouvernement démontre son engagement total pour le décollage de ce secteur essentiel à la réalisation des ambitions de développement socio-économique du pays et qui conditionne la réalisation des objectifs de la stratégie touristique «Vision 2010». Cette vision, projet national de première priorité, engendre une série de défis qui constituent autant denjeux pour le secteur du transport aérien. Ainsi, une discontinuité forte dans lévolution de la desserte aérienne est particulièrement indispensable pour permettre et provoquer laugmentation massive des arrivées touristiques. En guise de rappel, il était apparu que pour réaliser lobjectif de 10 millions de touristes à lhorizon 2010, il est désormais impératif de faire évoluer le nombre de passagers entre 2003 et 2010 de 5,8 à 15,6 millions par an et celui des vols internationaux de 600 à 1.300 fréquences hebdomadaires. Cette évolution de la desserte aérienne revient à tripler loffre aérienne internationale sur le Maroc et donc la flotte nécessaire pour assurer ces vols. Avec la libéralisation du ciel, plusieurs compagnies européennes y sont entrées engendrant une évolution sans précédent du trafic aérien avec une croissance de 15% du trafic global de passagers en 2004 et de 18% au cours des dix premiers mois de 2005. Laccord dOpen Sky présente des avantages autant pour le Maroc que pour les pays de lUnion européenne et les compagnies aériennes des deux parties. La signature de cet accord qui devrait avoir lieu durant la première moitié de 2006 pour une entrée effective en vigueur, permettra notamment la libéralisation des marchés, lamélioration des conditions de concurrence entre les compagnies des deux parties ainsi quun renforcement de la coopération en matière de réglementation régissant laviation civile, notamment dans les domaines de la sûreté et de la sécurité aériennes ainsi que la gestion du trafic aérien. Il ne fait, à cet égard, pas de doute que le développement des infrastructures et la mise à niveau du système régional de transport, sont dune importance primordiale pour la concrétisation des objectifs du partenariat euro-méditerranéen et constituent, à ce titre, un levier stratégique dintégration économique et spatiale des deux rives. Mais cela nempêche pas de dire que les besoins de développement de la desserte aérienne pour les prochaines années demeurent importants et sont essentiels pour accompagner les nouvelles stations touristiques développées dans le cadre du Plan Azur en favorisant larrivée de touristes vers le Maroc.