La production mondiale céréalière atteint un record permettant une offre abondante chez presque tous les pays exportateurs de blé. Les pays importateurs ont revu à la baisse leur demande du fait des bonnes récoltes. Cette situation a eu un effet positif pour limiter la volatilité des prix. Le Maroc a réalisé au terme de la saison 2012/2013 des récoltes céréalières importantes qui frôlent les 100 millions de quintaux, avec un record pour le blé tendre dont les résultats ont atteint les 51 millions de quintaux. Malgré ces réalisations, le pays est contraint d'importer une partie de ses besoins de l'étranger pour répondre en quantité et en qualité au besoin du marché national. Ce qui est sûr, les importations céréalières du Maroc pour la saison 2013 et 2014 devraient se dérouler dans de bonnes conditions, puisqu'il y a un excès de l'offre. En revanche, la demande des principaux Etats importateurs de blé comme l'Algérie, le Maroc, l'Egypte ou l'Iran tend à la baisse du fait des résultats agricoles favorables dans ces pays. Selon les derniers éléments publiés par l'Organisation mondiale de l'agriculture et de l'alimentation (FAO), la production mondiale de céréales en 2013 devrait atteindre les 2,48 milliards de tonnes, en hausse de 7,2% par rapport à l'année 2012, ce qui constitue un nouveau record. La production mondiale de blé devrait atteindre 704 millions de tonnes en 2013, soit une hausse de 6,8%. Ce chiffre devrait largement compenser la contraction de l'an passé et constituer le plus haut niveau jamais enregistré. La progression serait imputable essentiellement à l'Europe. Les perspectives demeurent en effet positives dans l'ensemble de l'Union européenne et un fort rebond de la production est attendu dans les principaux pays producteurs de la Communauté d'Etats Indépendants (CEI), qui avaient subi en 2012 un cycle de sécheresse. Les perspectives sont également positives au Canada, en Australie et en Argentine - autres exportateurs de premier plan - et dans la plupart des autres pays producteurs et consommateurs de blé. La principale exception concerne les Etats-Unis d'Amérique, où de mauvaises conditions météorologiques (en particulier la sécheresse) ont affecté la croissance du blé cette saison. Le blé français, qui représente près de 50% des importations du Maroc, présente des offres très favorables puisque la production de la France s'est soldée par des niveaux importants. Les professionnels, les négociants et les importateurs de céréales, même si le marché mondial présente une certaine abondance, sont tenus de gérer intelligemment ces importations en matière de délais, de prix, de qualité et de disponibilité. Il faut noter que la période de collecte du blé local devrait se poursuivre jusqu'à fin octobre 2013. D'après l'Office national des céréales et légumineuses (ONICL), la campagne de collecte a dépassé les prévisions initiales avec un volume dépassant les 14 millions de quintaux. Ce niveau devrait augmenter d'ici fin octobre 2013. Alors que le stock détenu par les opérateurs devrait rester à un niveau confortable, atteignant 17,9 millions de quintaux. Dans les deux cas, les importations céréalières seront tirées vers le bas. Le Maroc ne va importer dans le meilleur des cas que 20 millions de quintaux. La valeur de ses importations va, elle aussi, être revue à la baisse. La baisse de la facture alimentaire va avoir un effet favorable sur la balance commerciale. Le déficit va être, lui aussi, ajusté à la baisse. Les importations alimentaires et pétrolières sont résponsables à hauteur de 50% du déficit. Avec moins de blé à importer, le Maroc pourrait épargner plus de 200 millions de dollars dans ses transactions avec l'étranger. Ce qui représente des gains au niveau des avoirs en devises.