Plusieurs entreprises adhèrent, depuis quelque temps, au label consacré par la CGEM. La RSE est un véritable préalable à l'amélioration du climat des affaires et à la promotion du développement humain. Le patronat veut généraliser la RSE au secteur public. La Responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) est un principe que le patronat veut encourager. Ce n'est pas un effet de mode, mais une réalité qui s'impose. Lancé depuis 2006 par la CGEM, le label a conquis plusieurs sociétés, grandes ou petites. Le patronat a récemment organisé à cet égard des Assises dédiées, les deuxièmes du genre. Le temps de débattre de cette thématique d'actualité. La CGEM fournit beaucoup d'effort pour aider les entreprises à intégrer, volontairement, une démarche d'entreprise responsable, citoyenne, à travers deux thèmes clés. A savoir, l'adoption d'un comportement éthique, transparent, prenant en compte l'ensemble des parties prenantes d'une organisation pour répondre au mieux à leurs attentes et la contribution à l'effort de développement durable, de respect de l'environnement et à la recherche d'une compatibilité entre l'activité de l'entreprise et le maintien des écosystèmes. Ces deuxièmes Assises ont été une occasion pour mettre en exergue les réalisations accomplies et projeter le programme d'avenir. «Le Maroc s'est résolument engagé sur le chemin de la consolidation des fondamentaux de la RSE qui garantit le respect des normes internationales dans l'environnement du travail. Cet engagement, qui s'inscrit dans un cadre global de l'attachement du Royaume aux droits de l'Homme comme l'a réaffirmé la nouvelle Constitution, s'est traduit par différentes mesures. «Il s'agit, notamment, du Code de travail, de l'institutionnalisation du dialogue social, de la création de représentations des salariés au sein de l'entreprise, de l'élaboration et la mise en œuvre de programmes de développement humain en phase avec les Objectifs du millénaire, de l'organisation du marché du travail en concertation entre les secteurs public et privé, du lancement de plusieurs chantiers structurants et générateurs d'emploi et de revenus», a souligné Abdelouahed Souheil, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Pour sa part, Miriem Bensalah, présidente de la CGEM, a cité les efforts déployés pour promouvoir l'équité sociale et la solidarité au Maroc. «Et c'est cet engagement qui a valu à la CGEM d'être pionnière, à l'échelle africaine et arabe. Et d'être l'une des premières représentations patronals à l'échelle mondiale à formaliser un code de responsabilité sociale aussi précis, aussi complet, et de portée universelle. Un choix qui s'est révélé judicieux, visionnaire et juste», a-t-elle souligné. C'est un véritable préalable à l'amélioration du climat des affaires et à la promotion du développement humain. La RSE a un impact positif sur la croissance de l'entreprise et renforce l'attractivité des investissements directs étrangers. Bensaleh a insisté sur le fait que «la RSE ne doit pas concerner uniquement le secteur privé, mais également le secteur public. L'Etat doit donner l'exemple ! Dans ce cadre, il est question d'encourager, y compris par des incitations fiscales, les entrepreneurs responsables, par exemple en renforçant et en élargissant les facilités accordées aux entreprises labellisées». Il est à rappeler que le label RSE est attribué pour une durée de trois années aux entreprises basées au Maroc, membres de la CGEM. Toute entreprise, postulant pour obtenir ce label doit se soumettre à une évaluation, menée par un cabinet d'experts indépendants accrédités par la CGEM. Cette évaluation vise à attester que les actes de gestion d'une entreprise postulante présente une assurance raisonnable de conformité avec les engagements de la charte de responsabilité sociale. Outil de résilience «La CGEM s'engage à continuer à vulgariser la notion de RSE auprès des entreprises. Depuis le lancement du label RSE, de plus en plus d'entreprises y adhèrent et communiquent sur des documents extra-financiers. Ces sociétés y trouvent un outil de résilience face à la crise. Le renforcement des liens avec les parties prenantes (salariés, consommateurs, fournisseurs...) permet à l'entreprise d'améliorer sa performance et de diminuer sa vulnérabilité face à la récession», a affirmé Said Sekkat, président de la commission RSE de la CGEM. Le patronat ne veut pas calquer un modèle quelconque de RSE pour l'entreprise marocaine, mais il veut établir un référentiel national qui s'aligne sur les normes internationales. Il ne s'agit pas bien évidemment, de d'importer une démarche RSE forgée en France ou dans le monde anglo-saxon par exemple, mais bien d'intégrer dans la réflexion les fondements procurés par la tradition marocaine et ses bases islamiques et d'envisager les impacts sur la société marocaine. «Nous voulons que ce label reste une reconnaissance crédible. D'où le maintien d'un niveau d'exigence élevé sans décourager pour autant les entreprises», a souligné Sekkat. Pour inciter les entreprises à une forte adhésion à cette labellisation, la CGEM a signé des conventions avec l'administration des Douanes et des Impôts indirects, et avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et les organismes bancaires pour accorder un traitement préférentiel aux entreprises labellisées. L'objectif de cette démarche est de parvenir à une harmonisation étendue aux autres administrations. Cet événement a été marqué par la remise du Label RSE de la CGEM à 27 entreprises. Il s'agit de quatre groupes d'entreprises et leurs filiales, dont Managem, Phone, Auto-Hall et A3/Rezo, ainsi que dix sociétés à savoir, la Bourse de Casablanca, GFI Informatique, Gharb Papier et Carton (GPC), HPS, Maghreb Steel, Maroclear, Rézo Production, Salam Gaz, Sodipress et la Société des Brasseries du Maroc.