L'émergence de la fabrication et de l'innovation des produits énergétiques passe par l'adoption d'une stratégie de décarbonation, a relevé jeudi Ali Seddiki, directeur général de l'industrie auprès du ministère de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie Numérique. S'exprimant lors d'un webinaire tenu sous le thème "Industrialisation de la production des énergies renouvelables et leurs stockages", Seddiki a indiqué que cette stratégie de décarbonation est vitale au regard de l'importance du contenu carbone des produits exportés, et constitue un défi majeur à relever pour une inflexion ascendante des énergies renouvelables et de leur industrialisation. Il a à cet égard appelé à l'amélioration du contenu carbone de la production nationale pour promouvoir l'export industriel marocain, tout en jetant la lumière sur les efforts déployés par le département de l'industrie en collaboration avec les différents acteurs nationaux dans ce domaine, pour accompagner les différents projets en rapport avec l'industrialisation des énergies renouvelables estimée essentielle avant la phase de fabrication. Sur un autre volet, Seddiki a mis l'accent sur l'importance de l'amélioration de la compétitivité énergétique de l'industrie, pour libérer le Royaume de la dépendance aux énergies fossiles, notant que la compétitivité de l'industrie marocaine est aujourd'hui primordiale pour la mise en place d'une stratégie d'intégration en profondeur de métiers capitaux, intensifs et qui nécessitent plus de machines. De son côté, le directeur de l'Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN), Badr Ikken, a soulevé que le Maroc se dote d'une industrie qui a une forte expérience en matière de sous-traitance et de partenariat à l'international, notamment l'exemple de l'industrie automobile et l'aéronautique, ajoutant que l'industrie photovoltaïque est, de son côté, une industrie mature impliquant une importante compétition au niveau international. Avec la crise, plusieurs pays se sont rendus compte de l'importance de la maitrise des sources d'approvisionnement et de l'investissement dans un développement de l'industrie régionale, a fait savoir Ikken, soulignant que le Maroc, en tant que hub industriel dans la région devrait saisir l'opportunité puisqu'au niveau mondial, plusieurs pays décident d'industrialiser certains secteurs. Le marché, a-t-il dit, a nécessité la mise en place d'une feuille de route de l'hydrogène qui permettrait d'atteindre, à l'horizon 2030, des besoins en millions de tonnes d'hydrogène vert tant demandés par différents partenaires, estimant que c'est le meilleur moyen permettant de développer cette industrie nationale. Pour sa part, Hanane Mourchid, directrice en charge de l'économie circulaire au sein du groupe Office Chérifien des Phosphates (OCP), a mis en avant les réalisations du programme de transition énergétique du groupe OCP, considérant, à ce propos, l'incubation de la technologie d'une grande importance vu le rôle que joue l'industrie dans l'incubation des technologies et de la recherche, pour en faire des solutions industrialisables à grande échelle. L'industrie, a-t-elle dit, fait face aux défis du changement climatique, de la transition énergétique et de lois qui sont en train de s'imposer partout dans le monde, expliquant que sans la recherche et la disponibilité en technologies, qui peuvent être portées à grande échelle au niveau industriel, les industries ne peuvent pas relever ce défi. Initié par l'IRESEN en collaboration avec l'Ecole Nationale des Sciences Appliquées (ENSA) de Safi et l'Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech, ce webinaire s'assigne pour objectif de suivre les avancées et de rassembler les différents acteurs nationaux des domaines des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique et du stockage d'énergie.