Par : Khalid Cherkaoui Semmouni, Professeur à la Faculté de droit à Rabat et à l'ISIC
Le Conseil de sécurité a adopté, le vendredi 30 octobre 2020, la résolution 2548 par la majorité des 15 membres du Conseil de sécurité, la Russie et l'Afrique du Sud s'étant abstenues, lors d'un vote tenu par vidéo-conférence. Cette résolution a prolongé le mandat de la Mission des Nations unies pour la paix (MINURSO) jusqu'au 31 octobre 2021 ( 12 mois ).
Aux termes de cette résolution, le Conseil réaffirme le maintien du processus de négociation afin de parvenir à un règlement de la question du Sahara marocain dans le cadre d'une solution politique réaliste, pragmatique et durable, qui repose sur le compromis. De même, la résolution consacre, à nouveau, l'Algérie en tant que partie principale au différend régional sur le Sahara.
Le Conseil de sécurité, en tant qu'instance exécutive suprême des Nations unies, est très clair à cet égard, lorsqu'il soutient, pour la quatorzième année consécutive, la prééminence de l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc le 11 avril 2007 pour résoudre le conflit autour du Sahara marocain.
S'attachant à la légitimité internationale et aux résolutions du Conseil de sécurité, lle Maroc est pour une solution politique globale qui préserve son intégrité territoriale et respecte sa souveraineté nationale, d'autant plus, il ne cesse de poursuivre la dynamique de développement sur toutes ses provinces du sud, et de multiplier les ouvertures de Consulats généraux des pays amis, comme à Laâyoune et Dakhla. Ce succès diplomatique va lui permettre d'attirer des flux d'investissements et de développer économiquement la région.
Un autre élément d'une grande importance contenu dans la résolution 2548 a trait au fait que le Conseil de sécurité a cadré la mission de la Minurso, laquelle se résume exclusivement dans l'observation du cessez-le-feu, elle est purement militaire. Le Conseil n'a pas cédé au harcèlement de ceux qui voulaient modifier les attributions de la Minurso pour des raisons de chantage politique.
D'autre part, lla résolution 2548 définit à nouveau les véritables parties dans ce différend régional, en pointant expressément le rôle de l'Algérie qui devra assumer son rôle politique, diplomatique, militaire et humanitaire dans ce différend régional. Aucun processus politique n'est envisageable sans l'implication effective et constructive de ce pays voisin.
Aussi, la résolution fait appel à la question du recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf. Le Conseil de sécurité demande à l'Algérie à nouveau, que l'enregistrement des réfugiés dans les camps de Tindouf soit envisagé.
En somme, le Polisario doit respecter le cessez-le-feu et l'arrêt des actes de provocation et de déstabilisation conformément aux ordres du Conseil de sécurité, sachant que dans la résolution 2548, l'Instance des Nations unies rejoint le rapport du Secrétaire général dans l'inquiétude face aux violations récurrentes de l'Accord militaire et de la menace réelle sur le cessez-le-feu, rappelant que le Conseil de sécurité avait, dès sa résolution 2414 de 2018, demandé au polisario d'exécuter son retrait immédiat de la zone tampon de Guergarate.