«Jouk Attamtil Al Bidaoui» revient avec «Derni Hlal», une vidéo qui pousse à la réflexion et chante l'espoir, l'amour et la beauté. Un poétique clip pour une troupe tout aussi délurée. Il y a cinq ans, Ghassan El Hakim voulait monter une pièce d'un auteur russe dans laquelle il ne voulait faire jouer que des hommes, mais déguisés en femme. Sitôt, l'idée fut abandonnée pour quelque chose qui s'éloigne un peu du théâtre. D'autant qu'il voulait éviter tous les rouages de la production théâtrale, il créa quelque chose qu'il intitula «Fraja»; c'est-à-dire spectacle dans lequel il laissa libre cours à son art. Cette forme-là le poussa à mieux s'exprimer, écrire et se renouveler tout le temps.
Mais amoureux de l'Aïta depuis son jeune âge, Ghassan décide de marcher dans les pas de Bouchaib Al Bidaoui qui se déguisait en femme pour ses shows, et transforme l'idée d'une pièce théâtrale en spectacle lors de la 4ème édition du festival MASNAA.
Ainsi est né «Kabareh Cheikhats». Une «Fraja» qui n'est pas seulement un divertissement, mais un combat pour effacer le stéréotype de la «Cheikha» que le protectorat a essayé de promouvoir. Se faisant, «Jouk Attamtil Al Bidaoui» rend hommage à cette femme forte et de pouvoir qui a toujours réclamé par ses chants l'intégration des valeurs nobles dans la société, telle que Kherboucha.
Depuis leur baptême du feu, Ghassan El Hakim n'en finit pas de montrer - avec ses acolytes passionnés de musique et culture marocaines -, à travers «Kabareh Chaikhats» que la musique marocaine ne doit pas être réduite seulement à une musique folklorique… c'est beaucoup plus que ça.
In the groove
Cependant, le bruit a couru, depuis quelques mois, que «Jouk Attamtil Al Bidaoui» nous préparait un sacré coup. On ne croyait pas si bien dire. Repéré sur Facebook, le 18 août, un teaser sauvage annonçait le premier clip de l'orchestre made in Casablanca, le 4 septembre. Comme dit l'adage, tout vient à point à qui sait attendre.
«Derni Hlal» est une chanson sous forme d'injonction à sortir le meilleur de soi dans l'espoir naïf de rendre «hommage aux femmes marocaines qui ont souffert du protectorat français au Maroc (1912-1956) et surtout de son regard inhumain porté sur elles, parce qu'orientalistes, chargées de stéréotypes, qui n'a produit que des cartes postales prêtes à consommer et à véhiculer, ainsi qu'à exhiber une image typé de l'autre (le Marocain) manquant à l'appel de la civilisation, le décadent»… rien que ça. Un palais et quelques caftans. En imitant les femmes photographiées contre leur gré, «Jouk Attamtil Al Bidaoui» a voulu leur donner une âme.
Surprise
Qui plus est, après avoir mis en ligne leur premier clip, «Jouk Attamtil Al Bidaoui» publie un podcast et il s'écoute ici (aussi).
Raconté dans un style simple, mais pétri de contes, le «Podcast Al Aghany By Cheikha Fm» se veut comme un guide sur la chanson, son histoire et son développement au fil du temps.
Suivez les sur : www.cheikhafm.com / www.facebook.com/KabarehCheikhats
* Retrouvez notre interview, exclusive, avec Ghassan EL Hakim, comédien et metteur en scène, dans Finance News Hebdo, le numéro de cette semaine.