◆ Certains Etats, dont le Maroc, sont conscients de l'impératif d'inscrire, entre autres, l'urgence climatique et l'investissement dans les infrastructures vertes dans les futurs plans de relance. Par M. Diao
La crise de la Covid-19, qui a foudroyé la plupart des économies au niveau mondial, a astreint bon nombre de gouvernements à mettre en place d'ambitieux plans de relance, avec l'objectif d'extirper les opérateurs du secteur privé du marasme économique, susceptible de perdurer. C'est dans ce contexte qu'une réunion ministérielle virtuelle, co-organisée par le gouvernement japonais et le secrétariat exécutif de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique, sous le thème : «Relance durable et résiliente dans le contexte de la covid19», s'est déroulée récemment. La réunion de haut niveau à laquelle a pris part Aziz Rabbah, ministre de l'Energie, des Mines et de l'Environnement, a enregistré, entre autres, la participation de António Guterres, secrétaire général des Nations unies, Abe Shinzo, Premier ministre du Japon, et une trentaine de ministres et représentants d'acteurs non étatiques internationaux. La manifestation a été l'occasion pour les pays participants de mettre l'accent sur l'impératif d'inscrire, entre autres, l'urgence climatique, l'investissement dans les infrastructures vertes, la décentralisation et la décarbonisation des économies dans les futurs plans de relance, mis en place un peu partout dans le monde. Rappelons que l'objectif de la visioconférence était de lancer une plateforme en ligne pour une relance durable et résiliente de la covid-19. La nouvelle plateforme se veut être un hub des bonnes pratiques en termes de politiques et actions climatiques et environnementales à la suite de la Covid-19, laquelle est un véritable retardateur des Objectifs de développement durable (ODD). La ferme détermination du Maroc Lors de son intervention, Aziz Rabbah a indiqué que les processus du plan de relance durable et résiliente de la covid-19 doivent être entrepris aux niveaux régional, national et international, tout en veillant à leur interconnexion et en se basant notamment sur un nouveau système de coopération et de partenariat international. Le ministre n'a pas manqué de rappeler à ses homologues étrangers que le Maroc est déterminé à faire face au changement climatique et aux impacts de la Covid-19. Pour preuve, à en croire Rabbah, le Royaume s'emploie à repenser l'ensemble de son modèle de développement, tout en redéfinissant les plans et programmes sectoriels. Et ce, notamment en matière d'énergies propres, y compris l'hydrogène vert, l'industrie, la santé, l'éducation, la mobilité, l'agriculture et le développement des territoires. Notons enfin que le Maroc, qui compte porter à 52% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à l'horizon 2030, ambitionne, d'ici cette échéance, de devenir un pays exportateur d'hydrogène vert. A l'horizon 2030, le Royaume pourrait ainsi capter entre 4 à 8% du marché mondial de l'hydrogène vert.
Génération green ou le changement de paradigme Le Maroc s'est doté d'une nouvelle stratégie nationale dédiée à l'agriculture, dénommée Génération green 2020-2030. Parmi les multiples objectifs assignés à cette politique publique, il y a lieu de mentionner l'édification d'une nouvelle classe moyenne agricole, située autour de 400.000 ménages dans le milieu rural. L'amélioration des revenus des agriculteurs grâce à la poursuite des efforts d'investissement, la mise en place d'un nouveau système d'incitation orienté vers les jeunes, la généralisation de l'assurance agricole qui touchera 2,5 millions d'hectares, sont autant d'aspects pris en compte par Génération green.