Une partie des produits agricoles marocains sont destinés à l'export. Certaines filières, exploitants ou régions se sont, historiquement, spécialisés dans ce créneau. Les marchés étrangers présentent des potentialités confirmées pour ce qui est de la valorisation des produits et aussi au niveau des marges. Primeurs, agrumes, fruits, légumes ou autres, les cultures destinées à l'export assurent de la valeur ajoutée, de l'emploi, des recettes en devises et aussi des effets d'entraînement sur d'autres activités. C'est un créneau qui, depuis l'indépendance, est la vitrine de l'agriculture moderne du Maroc faisant appel aux meilleures innovations, aux dernières techniques et aux intrants adéquats. La plupart des professionnels opérant dans ce domaine travaillent avec contrat. Ce qui leur permet d'avoir de la visibilité en matière de commercialisation et aussi des recettes. Mais ces marchés sont en revanche très exigeants en termes de qualité et de respect des normes, d'autant plus que l'offre est riche et diversifiée à l'international. Les produits marocains subissent une concurrence acharnée de la part des pays méditerranéens qui mènent une politique commerciale agressive et soutiennent leurs produits à travers les subventions et autres mesures d'assistance technique et financière. La crise financière a impacté, en quelque sorte, les potentialités à l'export du Maroc dans le domaine agricole. Les effets se font sentir surtout dans les marchés traditionnels du Maroc notamment en Europe de l'Ouest. Les opérateurs qui, par le passé, ont diversifié leurs débouchés en investissant de nouveaux marchés sont sortis indemnes de ce retournement de tendance ou du moins ont limité les dégâts. La Russie, par exemple, est un marché très prometteur vu le nombre d'habitants et le niveau de vie de la population. Ce créneau n'est devenu attractif qu'à partir de la fin des années 90, mais il a, au fil des ans, montré ses atouts pour les nationaux, comme les agrumes fortement appréciés dans ce pays . Le Maroc doit se tourner vers d'autres marchés afin de réduire les risques de crise. Il doit cibler les pays émergents ou les régions peu investies par nos opérateurs, notamment la Chine, l'Amérique du Nord, le Japon ou l'Australie. Cette orientation ne doit pas concerner uniquement les produits agricoles mais aussi les autres activités exportatrices où le Maroc excelle. Le marché européen est très important pour le Maroc et il le restera toujours vu la proximité géographique, les liens historiques, et aussi les accords de partenariat. Mais la crise a montré les risques encourus en cas de totale dépendance. Par Charaf Jaidani Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.