Le bond que la production littéraire a réussi au Maroc entre 1987 et 2018, passant de 850 titres à 3.800 titres par an est, certes, «encourageant» mais reste «toujours insuffisant», par rapport à la France qui est à 70.000 titres en 2018, a affirmé le président de l'Association marocaine des professionnels du livre (AMPL) et directeur des Editions La Croisée des chemins au Maroc, Abdelkader Retnani. Dans une déclaration à la MAP en marge des activités de la 26e édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL), Retnani a regretté la situation du livre et de l'édition au Maroc qui demeure, selon lui, «insuffisante, puisqu'en 1987 Casablanca comptait 65 librairies, contre 15 en 2018». Pour le président de l'AMPL, malgré la tendance haussière de la production littéraire, il y a «un retard de 25 ans» par rapport au livre en France. Cet écart est dû à la situation de l'enseignement au Maroc, à l'éducation et au manque de librairies, a estimé l'éditeur, qui prône une «professionnalisation de l'édition et du livre». Malgré le fait que le livre soit un appel au voyage, qui transporte le lecteur, sans besoin de passeport, seul trois écoles à Casablanca disposent de bibliothèques, a-t-il regretté. M. Retnani salue, en revanche, une situation de l'édition et du livre, «qui a commencé son émergence à partir d'une situation de vide». Se félicitant du statut pionnier de son édition La Croisée des chemins, qui compte une expérience de 40 ans et édite «en moyenne une soixantaine de livre et six beau livre», M. Retnani a souligné que sa maison d'édition «mène ce combat d'une manière philosophique, et tient à porter ses auteurs».