Malgré les actions entreprises par les pouvoirs publics, la corruption demeure un problème récurrent dans la vie quotidienne des citoyens. Ses impacts sur le développement sont désastreux bien que difficilement quantifiables.
Par C.J span style="font-family:"Lucida Sans Unicode","Lucida Grande",sans-serif; font-size:16px"Rabat a abrité la 3sup style="font-family:"Lucida Sans Unicode","Lucida Grande",sans-serif"èmespan style="font-family:"Lucida Sans Unicode","Lucida Grande",sans-serif; font-size:16px" convention arabe de lutte contre la corruption en partenariat avec la Ligue des Etats arabes et l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC). Présidée par le chef du gouvernement Saâd Eddine Otmani, la rencontre a connu la présence de plusieurs participants notamment des instances arabes de lutte contre la corruption. «Il est prouvé que la corruption pénalise les programmes de développement, impacte l'investissement et l'attrait du pays, la qualité des produits et des infrastructures. Le FMI a évalué le coût à 2% du PIB mondial. La lutte contre la corruption permet de rendre confiance aux citoyens dans les institutions du pays», a affirmé le chef de l'Exécutif en guise de préambule. ElOtmani a mis en exergue les efforts déployés par le Maroc en la matière, comme la consécration d'un chapitre dans la Constitution pour la bonne gouvernance et la création d'organismes dédiés à l'image de l'Instance de lutte contre la corruption ou le Conseil de la concurrence. C'est le cas également du lancement en 2015 de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption. C'est peu dire que cette stratégie n'a pas encore atteint les résultats escomptés. «La lutte contre la corruption est un processus long et difficile», reconnaît El Otmani, appelant à davantage de convergence et de coordination entre les différents secteurs et les acteurs gouvernementaux. Le chef du gouvernement a néanmoins tenu à souligner qu'au niveau de l'indice mondial de perception de la corruption réalisé par Transparency International, le Maroc est passé de la 90ème place sur 180 pays en 2017 à la 73ème en 2019. Mohamed Bachir Rachdi, président de l'Instance nationale contre la corruption, a justement mis l'accent sur la nécessité d'évaluer régulièrement les stratégies dédiées. Cela est d'autant plus nécessaire que la corruption est mouvante et ne cesse de gagner en complexité en raison des possibilités technologiques et du développement des réseaux financiers mondiaux. Quant à Yasser Abdelmounaim, représentant de la Ligue arabe, il a mis le doigt dans son intervention sur un point crucial : le principe de respect de l'indépendance de la justice, préalable indispensable à toute action de lutte contre la corruption.
Manque de données fiables Sous le thème «les stratégies nationales de lutte contre la corruption», l'événement a mis en exergue les différents aspects de lutte, que ce soit dans leur forme dissuasive ou répressive. La corruption peut porter atteinte aux principes de la démocratie et de l'Etat de droit et impacte sérieusement les richesses des nations.L'Afrique à, elle seule, perd pas moins de 146 milliards de dollars par an, soit 6% de son PIB. L'UE évalue, elle, le coût subi par l'économie de l'espace communautaire à 900 milliards d'euros. Faute de données complètes et précises, les estimations pour le monde arabe restent peu fiables. Les intervenants ont ainsi plaidé pour davantage de coordination et d'échanges entre les pays arabes. Il s'agit notamment de mettre en place un mécanisme arabe pour produire, compiler et analyser les données statistiques, les recherches et les études liées à la corruption, et d'élaborer des indicateurs scientifiques précis permettant de mesurer l'impact de ce phénomène sur le développement.