Jalal Benchekroun, Directeur général d'Atlanta, revient sur les réalisations de l'assureur en 2012 et explique le retard pris sur l'exécution du contrat-programme du secteur. Finances News Hebdo : Atlanta a réalisé un chiffre d'affaires en progression de deux chiffres en 2012. Comment s'explique cette performance ? Jalal Benchekroun : Effectivement, en 2012 Atlanta a réalisé une bonne progression du chiffre d'affaires de 10%, ce qui nous a permis de surperformer le marché. A noter au passage que le marché de l'assurance réalise globalement des performances remarquables avec une croissance de près de 9% (du même ordre de celle de 2011). Les réalisations d'Atlanta s'expliquent par les actions menées à trois niveaux : En assurance vie dont le chiffre d'affaires a progressé de 41%. A ce niveau nous avons continué le développement des produits et des ventes avec notre partenaire bancaire CIH. D'autre part, nous avons élaboré des contrats spécifiques avec de grands clients institutionnels. Dans le segment corporate où des clients prestigieux ont souscrit auprès de notre compagnie de gros contrats d'assurance des biens et de responsabilité, mais aussi, et surtout, des assurances de personnes pour les couvertures sociales (maladie, AT) reconnaissant ainsi la bonne qualité de service de notre compagnie sur ce segment. Dans le segment des particuliers et notamment l'assurance automobile, Atlanta a développé et a lancé en 2012 une panoplie de produits dédiés à chaque segment de clientèle (Sayidati pour les femmes, Mouaddaf pour les fonctionnaires, etc). En parallèle, nous avons misé sur l'animation du réseau (agents et courtiers) et sur l'amélioration de notre service après vente (gestion des sinistres). F. N. H. : Peut-on avoir plus d'informations sur votre stratégie commerciale sur l'assurance vie qui croît de 41% cette année ? J. B. : Comme je vous l'ai dit précédemment, l'assurance vie a constitué et continuera à constituer un axe de développement majeur de notre compagnie. En effet, outre la souscription des contrats d'assurance vie pour le compte des clients prestigieux (public et privé), nous développons de plus en plus le courant d'affaires avec notre partenaire CIH. Le partenariat avec cette banque, tissé depuis novembre 2007, permet aujourd'hui aux deux partenaires d'en cueillir les fruits. Le CIH propose à ce jour l'ensemble des produits de bancassurance existant sur le marché et peut ainsi satisfaire les besoins de tous les segments de sa clientèle. Atlanta, pour sa part, bénéficie d'une croissance intéressante de son chiffre d'affaires sur ce segment. Maintenant, nous continuerons à déployer tous nos efforts en commun (Atlanta et CIH) pour développer plus de produits et accompagner encore le réseau de la banque à travers le Royaume afin de répondre, au mieux, aux exigences de nos clients communs et booster au maximum notre business. F. N. H. : Sur le secteur dans sa globalité, le contrat-programme a pris beaucoup de retard selon les observateurs. Croyez-vous qu'il soit possible d'atteindre notamment l'objectif de doublement du chiffre d'affaires du secteur ? J. B. : Je rappelle que le contrat-programme est un cadre conventionnel (ou contractuel) entre le secteur des assurances et l'Etat représenté par les différents ministères signataires dudit contrat. Il prévoit des engagements de part et d'autre et des prévisions chiffrées si ces engagements sont tenus. A ce titre, l'objectif du doublement du chiffre d'affaires est conditionné par l'entrée en vigueur de l'obligation d'un certain nombre d'assurances (RC Habitation et autres, RC, la tous risques chantier, RC Décennale, etc.) et la mise en place d'un certain nombre de mécanismes (assurance santé des indépendants, assurance des biens et de la responsabilité de l'Etat, etc.). Ceci dit, je ne pense pas que le doublement du chiffre d'affaires du secteur soit l'objectif le plus important du contrat-programme, même s'il est important pour le secteur et que d'autres objectifs en dépendent. En effet, il ne faut pas oublier les autres objectifs importants pour le pays. Je cite à titre d'exemple, l'objectif relatif au financement de l'économie par le placement de 200 milliards de dirhams, l'objectif de création d'emplois directs et indirects.... Pour revenir à votre question, le secteur aurait souhaité la mise en œuvre des engagements pris dans des délais plus courts. Mais nous comprenons tout à fait les raisons qui font que le législateur s'attaque à d'autres priorités, notamment avec les événements qu'a connus le pays ces deux dernières années (nouvelle Constitution, élections, nouveau gouvernement, etc.). Par ailleurs, il faut noter qu'un certain nombre de dossiers ont bien évolué, notamment la CICA et l'obligation de la TRC et RCD.