Le SIAM a été une occasion pour les agriculteurs marocains de s'enquérir des dernières technologies et process en la matière. Ces innovations assurent une bonne productivité, une qualité des produits, un respect de l'environnement et une sécurité des usagers et des personnes. Malgré les progrès réalisés par les opérateurs locaux, force est de reconnaître que le Maroc reste à la traîne en matière d'innovation. La branche «R&D» est très faible au Royaume. Elle ne bénéficie, en tout et pour tout, que de 0,8% du PIB, soit environ 5 milliards de DH, un budget entièrement financé par l'Etat. Concernant le personnel scientifique et technique dont dispose le Maroc, il approche aujourd'hui un effectif de 20.000. 10.748 sont des enseignants-chercheurs qui exercent dans les universités, 4.020 travaillent dans les établissements publics de recherche (comme le LPEE, l'INRH, l'Institut Pasteur, etc.), 4.000 dans les établissements publics de formation des cadres, et seulement 303 dans les établissements privés d'enseignement supérieur. Il y aurait à ce compte, au Maroc, un taux de 6 chercheurs pour 10.000 habitants. Concernant l'innovation, le nombre de brevets déposés au Maroc reste limité. Globalement, les brevets d'origine marocaine ne représentent que 28,5%. Le reste est partagé entre les brevets déposés par des sociétés européennes implantées au Maroc (71,2%) et les Américains (0,3%). L'agriculture marocaine est parmi les secteurs qui ont le plus besoin d'innovation, et aussi de «R&D», afin de lui impulser une nouvelle dynamique. En effet, les plus grandes nations agricoles font appel à ce créneau pour améliorer la productivité, respecter l'environnement et réduire les coûts. Le Plan Maroc Vert a donné une grande importance au sujet. Et les instituts dédiés, en concertation avec d'autres organismes privés ou publics, sont appelés à donner une nouvelle impulsion à ce créneau. Le potentiel existe et il consiste à créer des effets particulièrement positifs par la formulation de réponses pertinentes à des questions complexes, en s'appuyant sur des partenariats stratégiques, ainsi que sur des coopérations internationales efficaces. La recherche et développement demeure encore une activité marginale. Le problème concerne les financements, le personnel scientifique et technique et les brevets. Le Maroc devrait faire appel aux organisations internationales, comme la FAO, et aux bailleurs de fonds pour qu'ils apportent leur soutien et leur expertise à cette branche.