L'association Jossour FFM a lancé à Rabat une campagne nationale pour la parité. Une charte pour la parité intitulée «Plaidoyer pour la mise en œuvre d'une parité constitutionnelle effective à l'horizon de 2030» a été présentée.
Par O.L
La parité est plus que jamais le cheval de bataille des mouvements féministes au Maroc. Jeudi dernier, une conférence de presse a eu lieu à Rabat pour donner le coup d'envoi de la campagne nationale pour la parité. Cette campagne s'inscrit dans le cadre du «projet de promotion de la représentation politique des femmes au Maroc», initié en 2017. Le projet en est déjà à sa troisième phase. Les deux premières ont consisté respectivement à établir un état des lieux de la représentation politique des femmes à travers une recherche qualitative réalisée en 2017 et ensuite à élaborer, à partir des recommandations de cette recherche, une stratégie à part entière. Cette fois, l'objectif est de concrétiser le droit constitutionnel à la parité, à travers une charte signée par une centaine d'acteurs marocains de différents horizons. La campagne, qui porte le nom de «Parité maintenant», a été favorablement reçue par un grand nombre d'acteurs marocains de différents domaines. D'ailleurs, des personnalités de grand calibre sont déjà passées à l'acte telles que Fathia Bennis, présidente et co-fondatrice de l'Association Women's Tribune, Fatima Zohra Chaoui, présidente de l'Association marocaine de lutte contre la violence à l'égard des femmes, Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal (PI), Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Hakim Benchamach, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Khadija Zoumi, présidente de l'Organisation de la femme istiqlalienne, Khadija El Gour, porte-parole du PAM, Abdelkader Zayer, secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT), Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), Mayara Enâam, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Abdelhamid Fatihi, secrétaire général de la Fédération démocratique du travail (FDT), ou encore Habib Belkouch, président du Centre d'études en droits humains et démocratie.
Promouvoir une loi-cadre «Cette charte englobe nos aspirations en tant que société civile, et nos ambitions en tant que société marocaine de conforter et de promouvoir la parité dans le domaine de la politique, mais aussi dans le secteur public et privé», a indiqué Oumayma Achour, la présidente de l'association Jossour. Les signataires de «Parité maintenant» ont été unanimes à saluer les efforts consacrés par Jossour et la Fondation Friedrich Ebert pour l'initiative. Selon Habib Belkouch, la campagne «mérite d'être soutenue». «La dynamique lancée par Jossour est déjà un grand pas en avant. C'est une dynamique qui pose la question au niveau de la société, vis-à-vis de l'ensemble des acteurs», a-t-il affirmé. Ce «plaidoyer pour la mise en œuvre d'une parité constitutionnelle effective à l'horizon 2030» vise également à promouvoir les valeurs liées à l'égalité femmes-hommes, à l'élimination des discriminations fondées sur le genre, à la participation équitable des femmes et des hommes à la prise de décision et à l'intégration de la dimension genre dans toutes les politiques publiques, normes juridiques ou programmes de développement. «Cette question qui est consacrée par la Constitution nationale et qui n'a pas encore trouvé sa voie dans la traduction politique publique en mesure législative nécessite une mobilisation élargie pour en faire une priorité. Ni la démocratie ni le développement ni l'avancée de la question des droits de l'Homme ne peut se faire sans la moitié de la société», plaide Belkouch. Pour sa part, Oufaa Hajji, coordinatrice du projet et membre fondateur de Jossour, a annoncé d'autres initiatives à venir de la part de son association. «La campagne sera suivie du lancement d'une pétition nationale qui nous permettra de mener un débat plus large avec les citoyens et de solliciter leur soutien, afin de proposer une loi-cadre au gouvernement en mars 2020», a t-elle confié. A noter que, Jossour – Forum des femmes marocaines (FFM) est une organisation non gouvernementale créée en juillet 1995 par des femmes désireuses d'une société plus égalitariste. Elle a pour objectif de renforcer la présence féminine dans tous les domaines, économique, social, culturel et juridique. ◆