Pour accélérer la prise en compte des enjeux climatiques par le secteur bancaire, Bank Al-Maghrib travaille actuellement à l'élaboration d'une directive réglementaire, affirme le Wali de la Banque Centrale lors d'une Conférence Internationale sur la “ Finance Verte Inclusive” Finance Verte Inclusive. Voici une double thématique chère au Wali de Bank Al-Maghrib et aux régulateurs du secteur financier marocain. S'exprimant en ouverture d'une conférence internationale organisée par BAM et l'Alliance pour l'Inclusion Financière (AFI) sur le sujet, Abdellatif Jouahri est revenu sur les maigres réalisations du secteur financier depuis la COP22 de Marrakech en citant le développement de quelques offres de financements verts par le secteur bancaire dont la plupart sont adossées à des lignes de financement bilatérales et multilatérales, l'émission de premières obligations vertes ou encore la mise en place par la Bourse de Casablanca d'un indice de référence mesurant les performances des cours d'entreprises responsables au plan environnemental, social et de bonne gouvernance. Pour accélérer la prise en compte des enjeux climatiques par le secteur bancaire, Jouahri a annoncé que Bank Al-Maghrib travaille actuellement à l'élaboration d'une directive réglementaire énonçant les attentes de la banque centrale dans ce domaine en tant que régulateur. “Nous nous apprêtons également à lancer, avec nos partenaires concernés une étude nationale sur les risques climatiques au Maroc avec l'accompagnement d'experts internationaux”, a lancé Jouahri tout en précisant que “nous sommes encore au tout début d'un long processus et le chemin à parcourir reste encore très long pour commencer à réaliser des progrès significatifs dans la transition vers une économie plus résiliente et à bas carbone”. Cette année, le Maroc a adopté un Plan Climat National à horizon 2030 qui vise à assurer l‘adaptation des secteurs les plus touchés, à savoir l'eau, l'agriculture et la pêche, ainsi que l'atténuation des émissions de gaz à effet de serre principalement par les secteurs de la production d'électricité, du transport et de l'agriculture. La mise en œuvre de ce plan nécessite des investissements considérables qui requièrent un partage des financements et des risques entre les secteurs publics et privés ainsi que les bailleurs de fonds nationaux et internationaux. Elle exige par ailleurs, outre le recours au budget de l'Etat, un dispositif fiscal adapté, des produits de garantie ou encore des instruments de financement innovants tels que les fonds verts et les partenariats publics-privés. Cet évènement, qui réunit plus de 100 régulateurs et décideurs de plus de 40 pays, se tient ce 30 octobre à Rabat.