Le Premier ministre ivoirien, Amadou Coulibaly, a souligné samedi à Marrakech, la nécessité pour le continent africain de relever les défis liés aux migrations et à la lutte contre le terrorisme afin de ne pas annihiler les importants efforts de développement déjà consentis. «L'Afrique fait face aux menaces liés aux migrations et au terrorisme qui risquent de freiner son développement. Nous devons ensemble relever ces défis qui ont une incidence de plus en plus grande», a-t-il dit lors de son adresse à la conférence mondiale du la politique (WPC 2019). «Nous devons transformer structurellement nos économies pour favoriser cette création massive d'emplois pour cette jeunesse qui représente le présent et l'avenir de notre continent», a préconisé Coulibaly. Il a insisté sur le fait qu'une telle transformation devrait être une priorité et une composante essentielle des politiques menées par les gouvernements des Etats africains. «Elle requiert un développement accéléré de l'industrie actuellement peu compétitive en coûts de facteurs de production trop élevés et de la taille relativement faible des marchés», a-t-il expliqué. En dépit de la qualité des politiques économiques mises en œuvre sur l'ensemble du continent pour consolider son développement économique et social, l'Afrique fait face à une nouvelle menace qui risque de freiner son essor économique, notamment le protectionnisme suscité par les guerres commerciales, a déploré le Premier ministre de Côte d'Ivoire. Cela est déjà à l'origine de la baisse des exportations africaines en raison du renforcement des normes de qualité et de sécurité de nombreux produits, a-t-il fait savoir, en citant également un ralentissement de l'industrialisation du continent, la chute des investissements étrangers. «L'Afrique devra accélérer les échanges commerciaux au sein des communautés économiques régionales ainsi que la mise en place effective de la zone de libre de échange continentale africaine (ZLECAF) représentant un marché de 1, 2 milliard de consommateurs», a ainsi préconisé Amadou Coulibaly. Selon lui, le renforcement des accords commerciaux avec les partenaires devrait tout autant être érigé au rang de priorité sur le continent.