A lheure où les entreprises et lindustrie se plaignent du coût élevé de lénergie et de ses répercussions sur le développement des entreprises, Mohamed Boutaleb, ministre de lEnergie et des Mines, estime quil ny a pas lieu de faire une comparaison avec dautres pays à économie similaire. Pour lui, le Maroc a connu un grand progrès en la matière. «Il y a des pays producteurs de pétrole qui vivent mal leur énergie et des pays non producteurs qui vivent bien leur énergie; cest le cas pour le Maroc ». La phrase est de Mohamed Boutaleb. «Malgré la flambée des prix du pétrole, le Maroc a pu préserver son équilibre et tirer son épingle du jeu en manageant bien la question de lénergie», a affirmé le ministre lors dun débat organisé le mercredi 27 avril par la Chambre de Commerce Britannique au Maroc. Il reconnaît néanmoins que lénergie est un des facteurs de développement de lentreprise. Dailleurs, le coût de lénergie fait partie des cinq axes stratégiques de la politique énergétique du Maroc. De ce point de vue, le pays a enregistré un grand progrès en matière dénergie en devenant un pays de transit, notamment du gaz. Du coup, le Maroc est devenu une plate-forme incontournable que le ministère de lEnergie compte bien renforcer. Lun des axes les plus importants de la politique est la diversification des ressources dénergie pour assurer une autonomie de notre économie vis-à-vis des changements que peut subir le cours du pétrole, mais surtout du gaz butane qui connaît des flambées beaucoup plus importantes. Dans ce sens, le Maroc utilise toutes les sources dénergie renouvelable, que ce soit leau, le soleil, léolien, le charbon, le gaz naturel, le pétrole et lélectricité. En attendant, 60 % de la consommation dénergie viennent des produits pétroliers. Cependant, beaucoup defforts sont encore à fournir pour ancrer la culture des énergies renouvelables et leur utilisation dans la vie courante, mais aussi dans lindustrie au Maroc. Dans ce sens, le parc éolien de la nouvelle fabrique de ciment Lafarge à Tétouan va permettre à cette entreprise déconomiser jusquà 50 % de la consommation dénergie. Ce parc, qui démarre durant ce mois de mai, va produire quelque 10 mégawatts, le seuil que la loi ne permet pas de dépasser. Voilà un procédé très innovant qui va permettre à cette entreprise de réduire son coût de production et devenir plus compétitive. Une démarche que préconise Boutaleb pour qui le coût de lénergie nest quune variable parmi dautres. Pour lui, les entreprises doivent réviser les autres variables qui se répercutent sur le coût de production au lieu davancer que seul le coût de lénergie bloque leur développement et leur compétitivité. Un avis que ne partagent pas les opérateurs. Ces derniers craignent que la montée des cours ralentisse davantage leur développement. Le ministre, lui, reste très confiant; il a même voulu être rassurant en affirmant que le Maroc na pas peur de la flambée des cours du pétrole. Mais, si pour lui il faut savoir gérer le danger, on pense beaucoup plus à la Caisse de compensation qui devra soutenir les prix du gaz et du pétrole. Cette année risque aussi dêtre très difficile !