Les avoirs extérieurs nets de BAM se sont établis à 149,1 Mds de DH au mois de mai, contre 151 Mds le 30 avril 2012. Le ralentissement du rythme de hausse des prêts aux promoteurs a impacté l'encours des crédits immobiliers. La morosité de la conjoncture qui prévaut depuis l'an dernier a impacté les équilibres monétaires et financiers. Le rythme d'accroissement des principaux agrégats de monnaie et de crédit continue d'afficher, depuis le début de l'année, une nette tendance à la décélération. Les données dévoilées à fin avril situent la masse monétaire globale M3 à 957 Mds de DH, en hausse de 5,20 % en glissement annuel, contre 4,73 % un an plus tôt. Ce net ralentissement résulte de comportements assez différenciés des principales composantes de l'agrégat global. S'agissant des sources de création monétaire, les données à fin avril font ressortir une décélération du rythme de progression annuel du crédit bancaire, de 9% au 1er trimestre 2012 à 6,9% en avril. Le taux de progression des facilités de trésorerie s'est inscrit en ralentissement, revenant en glissement annuel de 16,6% au premier trimestre à 9,3% en avril 2012. Aussi, le taux de progression des crédits immobiliers a marqué une décélération traduisant essentiellement le ralentissement du rythme de hausse des prêts aux promoteurs. S'agissant des avoirs extérieurs, une autre source importante de création monétaire, l'évolution contrastée depuis le début de l'année confirme la baisse de près de 14,7%. Dans une note du CMC, les conjoncturistes avancent des chiffres récents datant du 4 mai 2012, indiquant que les avoirs extérieurs nets de BAM se sont établis à 149,1 Mds de DH contre 151 Mds le 30 avril 2012. Devant cette insuffisance des trésoreries bancaires, on ne peut que s'interroger sur la politique monétaire adoptée par la Banque centrale. L'insuffisance des trésoreries bancaires des banques qui a atteint des niveaux très élevés la première semaine de mai, a poussé Bank Al-Maghrib à injecter dans le marché monétaire plus de 60 milliards de DH comme moyenne quotidienne la première semaine de mai, à travers les opérations d'avance à 7 jours. Ces interventions ont été par ailleurs accompagnées par le maintien du ratio de la réserve monétaire au niveau de 6% arrêté en avril 2010. La même orientation a été suivie s'agissant du taux directeur qui a été ramené à 3% lors de la dernière réunion du Conseil de BAM, au lieu des 3,25% en vigueur depuis le premier trimestre 2009. «La détérioration continue de la position de liquidité bancaire depuis le début de l'année a par ailleurs fortement pesé sur les conditions monétaires et plus particulièrement sur les taux d'intérêt interbancaires», constatent les analystes de l'Observatoire de conjoncture. Le taux interbancaire s'est ainsi situé à 3,18% en avril, soit un repli de 13 points de base par rapport au mois précédent. Pour ce qui est des taux des bons du Trésor, émis sur le marché primaire, ils ont accusé des baisses allant de 7 à 26 points de base par rapport aux dernières émissions, à l'exception du taux des bons à 15 ans qui a, en revanche, enregistré une hausse de 3 points de base. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois a diminué de 3 points de base pour s'établir à 3,60% en mars, reflétant ainsi les baisses des taux sur les dépôts à 6 mois et à un an.