Mohamed El Kettani, Président-directeur général d'Attijariwafa bank. Photo : Sohaib Zefri La banque est engagée dans une stratégie volontariste de soutien à la classe moyenne et aux TPE.
Durant la conférence de presse de présentation des résultats semestriels d'Attijarawafa bank, le président Mohamed El Kettani s'est longuement appesanti sur les principaux chevaux de bataille du groupe : le financement des classes moyennes et des ménages, le financement de la TPE et la digitalisation. La banque, qui revendique le rôle de principal financeur de l'économie marocaine, a ainsi sonné la mobilisation de son réseau pour servir au mieux les classes moyennes. «Nous confirmons notre leadership sur le marché en matière de financement des classes moyennes et des ménages», a affirmé El Kettani. Cette politique volontariste et stratégique fait qu'aujourd'hui, le Groupe Attijariwafa bank finance près d'un ménage sur 3 au Maroc (plus de 700.000 ménages financés). «Nous sommes sur un rythme annuel de 20 milliards de DH de crédits distribués à cette catégorie», se félicite le président. Ces financements concernent notamment l'accès au logement, dont l'encours progresse de 6% d'un semestre à l'autre, ainsi que la consommation qui croît de 9% sur la même période. Le financement des TPE (entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 10 millions de DH) et leur accompagnement font aussi l'objet d'une offensive tous azimuts de la part du groupe bancaire. Ce gisement d'entreprises de très petite taille (électriciens, garagistes, plombiers, petites coopératives, etc.), que El Kettani qualifie de «cœur battant du Maroc profond», jouit d'une attention toute particulière de la part du Groupe Attijariwafa bank. Le groupe s'appuie notamment sur le concept Dar Al Moukawil, qui fait de l'accompagnement sur-mesure au profit des petits porteurs de projet. Aujourd'hui, 7 espaces Dar Al Moukawil sont déployés (www.fnh.ma), tandis que plus de 100 centres d'affaires dédiés exclusivement aux TPE émaillent le territoire national. «Sans l'accompagnement des TPE et des PME, nous n'allons pas gagner notre pari contre le chômage, nous en sommes éminemment conscients», explique El Kettani. Ce parti pris se reflète dans les chiffres annoncés par la banque : au premier semestre 2018, 20.000 dossiers de crédits TPE ont été accordés, en croissance de 14% par rapport au premier semestre 2017 (+5,8% pour le secteur). «Nous sommes sur un rythme annuel de 40.000 nouveaux crédits par an, correspondant à un montant de 8 milliards de DH», annonce le président. Le fonds de commerce actuellement est de 860.000 TPE. «Nous comptons dépasser le cap du million très prochainement», précise-t-il. L'accélération de la digitalisation est au centre du plan de transformation et de la stratégie Energie 2020 de la banque lancée il y a deux ans. «Nous continuons à digitaliser l'essentiel des activités, des transactions et du parcours client en général». Attijariwafa bank revendique une part de marché de 27% à fin juin 2018 dans les paiements électroniques, avec des volumes traités de l'ordre de 10 milliards de DH par an. «Aujourd'hui, 95% des transactions de nos clients particuliers se traitent à travers Attijari.net ou Attijari Mobile», révèle le management de la banque. En parallèle, la banque continue le déploiement de ses agences Libre service bancaire.
Réalisations financières au beau fixe A voir Attijariwafa bank présente ses résultats au S1-2018 (vidéo) Au registre des indicateurs financiers, Attijariwafa bank sort d'un «très bon premier semestre», comme l'a indiqué Ismail Douiri, Directeur général du Groupe bancaire. Le RNPG ressort en progression de 6,3% à 2,8 milliards de DH, dont plus de la moitié réalisée par la banque au Maroc et le tiers par la Banque de détail à l'international. Sur le volet des fonds propres consolidés, ils ont mécaniquement baissé à l'ouverture de l'exercice de 4,3% en glissement annuel du fait de l'application des normes IFRS9 (+5% hors impact IFRS9). Les projections de ratios prudentiels réglementaires seront respectées, selon le management, sous l'hypothèse, d'une part, d'une augmentation de capital réservée aux salariés validée par le Conseil d'administration de la banque, et dont les détails de l'opération seront annoncés à l'issue de l'Assemblée générale qui se tiendra ce vendredi 28 septembre et, d'autre part, le recours à des émissions régulières de dettes perpétuelles avec option d'amortissement accéléré. «Nous terminerons 2018 avec des ratios très au-dessus des limites réglementaires», conclut I. Douiri. ■