Le secteur est impacté le plus souvent par une crise de l'offre, qui se manifeste au niveau des accouveurs et de l'importation des poussins. A l'instar des fruits et légumes qui ont connu ces dernières semaines une flambée des prix, ceux de la volaille sont repartis à la hausse. Pourtant, l'hiver n'est pas habituellement connu pour sa forte demande, comme cela peut-être le cas durant le Ramadan ou la période estivale. Les prix ont atteint une moyenne de 18 à 20 DH/Kg contre 13 à 14 DH en période normale. Du côté des professionnels, on explique que c'est l'offre qui perturbe le marché. Ils évoquent deux facteurs importants qui réduisent le nombre des produits écoulés sur le marché : le froid qui augmente le taux de mortalité et la grippe aviaire qui réduit la production de poussins. «La vague de froid qui sévit actuellement dans le pays, impacte l'activité de plusieurs exploitants dont la plupart ne sont pas bien équipés pour faire face à ce changement de température. Il faut dire aussi que les poussins destinés à l'engraissement sont le plus souvent importés. Avec la grippe aviaire qui sévit partout dans le monde, l'offre de ces produits a régressé», explique Aziz Al Arabi, président de l'Association nationale des producteurs des viandes de volaille (APV). Toutefois, les opérateurs prévoient un redressement de la situation et un retour à la normale dans les semaines à venir. Mais il n'en demeure pas moins vrai que cette fluctuation des prix des produits avicoles reste un point noir du secteur. En période de surproduction, ce sont les exploitants qui payent les frais, du fait qu'ils sont obligés d'écouler leur produit en deçà de leurs coûts de production. Alors qu'en période de sous-production, ce sont les consommateurs qui supportent la hausse. «La viande de volaille est importante dans l'alimentation de plusieurs familles marocaines, surtout celles ayant un revenu limité. C'est une source de protéine essentielle et disponible à des prix compétitifs comparativement à la viande rouge ou le poisson. Toute hausse des prix est difficilement supportable par ces personnes et va, à n'en pas douter, réduire leur consommation. L'instabilité des prix pourra s'accentuer davantage si les professionnels du secteur arrivent à séduire les marchés internationaux. L'offre à destination du marché local devrait être davantage impactée», explique Abdallah Idrissi de l'Association marocaine de protection des consommateurs. Il faut dire que la fluctuation du marché demeure la principale contrainte de l'aviculture nationale. Certains exploitants, surtout les petits, n'arrivent pas à s'adapter à cette situation, qui pénalise leur trésorerie. D'où la nécessité de créer un système de régulation du marché. ■
Besoin d'un système de régulation Plusieurs professionnels ont milité pour lancer ce mécanisme afin de stabiliser le marché et maîtriser l'offre en fonction des besoins de la demande. Le principe consiste à réguler la production des accouveurs et les importations de poussins. L'objectif est d'installer également dans la durée une fourchette des prix entre 14 et 15 DH et d'anticiper les forts pics de l'année. L'interprofession doit trouver un terrain d'entente entre les accouveurs, les producteurs de volaille et les commerçants. La concurrence et le manque de prévision faussent sensiblement le marché.