Une première pour le MEDEF de réunir 200 chefs d'entreprise français pour un événement en dehors de l'Hexagone. Cela témoigne de l'intérêt posté au partenariat Maroc-France. Le charme d'A. Benkirane, qui a présidé la séance plénière, a opéré auprès des opérateurs français. Le travail des comités mixtes donnera lieu à un suivi sectoriel des recommandations issues de la rencontre. La CGEM et MEDEF International ont réussi leur coup en rassemblant quelque 450 chefs d'entreprise français et marocains à la Rencontre du Club des Chefs d'entreprise Maroc/France. Et c'est une première pour le MEDEF de réunir 200 chefs d'entreprise français pour un événement en dehors de l'Hexagone, témoignant ainsi de l'intérêt porté au Maroc. L'événement organisé le 28 mars à Rabat autour du thème «Croissance et investissement : les perspectives pour le Maroc en 2012», a été l'occasion de faire le point sur les leviers de consolidation du partenariat entre les deux pays. Cette rencontre a été présidée par le chef du gouvernement marocain, Abdelillah Benkirane, qui a subjugué la salle par son humour mais surtout son franc-parler. Faisant un rappel historique des relations qui ont lié le Maroc et la France, il a estimé que l'histoire d'amour se poursuit et doit se poursuivre entre les deux parties. Il a également expliqué que depuis cinquante ans, au Maroc, de mauvaises habitudes se sont installées faisant référence à peine voilée à certaines pratiques comme la corruption ou l'abus de position. Rappelons que le PJD avait fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Et le chef du gouvernement a rappelé que la bonne gouvernance figure au sommet des priorités de ce gouvernement. Cette préoccupation va dans le sens des axes de travail de la CGEM dont le président, Mohamed Horani, a rappelé que l'amélioration du climat des affaires est parmi les chantiers sur lesquels travaille également la Confédération. Des propos rassurants pour les investisseurs, certes, mais ce sont ces derniers qui sont appelés à dénoncer toute pratique aux autorités compétentes ou carrément recourir à la justice. Benkirane n'ayant pas tari d'éloges à l'égard de son ministre de la Justice, Mustapha Ramid. Il n'en demeure pas moins que ces dernières années, le Maroc dispose d'un dispositif institutionnel aux standards internationaux avec des instances régulatrices par secteur, notamment BAM, l'ANRT, la HACA, le CDVM, l'ICPC, le Conseil de la Concurrence pour offrir toutes les garanties nécessaires aux investisseurs étrangers. De même que les politiques : A. Benkirane a salué notamment les initiatives de SM le Roi Mohammed VI visant à répondre aux aspirations de la populations et octroyant de réelles prérogatives au pouvoir exécutif. Pour ce qui est de la réforme fiscale, il ne faut pas s'attendre à grand chose durant cette année, le chef du gouvernement ayant clairement précisé que le gouvernement n'a pas eu le temps de plancher sur ce grand chantier. Mais, il a promis que c'est une priorité qui ne serait pas perdue de vue par l'actuel gouvernement qui travaillera à baisser les pressions fiscales de sorte à élargir l'assiette fiscale. La salle n'a pas manqué d'interagir avec le chef du gouvernement, ovationné d'ailleurs, avant d'entamer les ateliers de travail par secteur. Dans l'après-midi, des ateliers sectoriels se sont tenus autour des ministres concernés. L'occasion pour les investisseurs français et marocains d'exprimer leurs préoccupations et leurs attentes. Cette rencontre a été l'occasion de dévoiler les recommandations des groupes mixtes de travail qui ont étudié les perspectives d'investissement et de consolidation du partenariat Maroc-France. Chaque groupe de travail a été piloté conjointement par deux cochefs de file, l'un issu des entreprises à capitaux majoritairement marocains et l'autre représentant des entreprises à capitaux majoritairement français. De nombreux conseillers du commerce extérieur français (CCEF) ont participé, aux côtés de chefs d'entreprise marocains, à ces travaux qui constituent en eux-mêmes un bel exemple de partenariat franco-marocain. Une synthèse donc qui permet de présenter la visibilité à moyen et long termes du programme économique gouvernemental, en particulier pour les 200 entreprises françaises présentes, dont une large majorité a manifesté son intérêt d'investir au Maroc, et plus particulièrement dans les secteurs clés de notre économie. Cette synthèse est le fruit de plus de deux mois de travail initié par le Club de chef d'entreprise France/Maroc et a permis d'identifier les leviers de consolidation des investissement et du partenariat. A l'issue de cette rencontre, il a été convenu la mise en place de comités de suivi sectoriels permettant d'évaluer la concrétisation des principales recommandations. Par I. Bouhrara Un précieux outil de partenariat Le Club des chefs d'entreprise France/Maroc est le fruit de la fusion du Conseil de chefs d'entreprise France/Maroc du MEDEF International et du Groupe d'impulsion des relations économiques franco-marocain (GIEFM). Ce club est coprésidé par Mohamed El Kettani, président Directeur général d'Attijariwafa bank et par Mme Saïda Lamrani Karim, vice-président Directeur général de Safari pour la partie marocaine et par Jean-René Fourtou, président du Conseil de surveillance de Vivendi et Jean-Paul Herteman, président Directeur général de Safran, pour la partie française. Mohamed Horani, président de la CGEM, et Thierry Courtaigne, Délégué général du MEDEF International, sont associés en permanence aux travaux du Club qui est ainsi parfaitement articulé avec les deux organisations patronales.