L'emploi est l'une des problématiques majeures impactant le développement économique et social des pays du Maghreb. La Banque mondiale met en garde contre les plans à court terme. Entre crise financière, printemps arabe, besoins en financement, aide internationale notamment dans la région du Maghreb et aide effective reçue par certaines institutions, la question du développement reste toujours au cœur des prioritées. L'une des organisations présentes partout dans le monde auprès de tout pays ayant besoin d'aide est sans conteste la Banque mondiale. Dans ce sillage, il devient naturel de se poser la question sur le rôle que joue cette institution dans le développement économique et social de la région du Maghreb. Ainsi, pour répondre à cette question, HEM Casablanca a reçu récement Simon Gray, Directeur du département Maghreb à la Banque mondiale. Lors de cette rencontre, Simon Gray a dressé un état des lieux de la situation plus ou moins délicate des pays du Maghreb, rappelant au passage les opportunités que présentent certains de ces pays et mettant aussi en exergue les problèmes auxquels ils sont confrontés. L'emploi, premier frein au développement L'une des problématiques qui touchent aussi bien l'économique que le social est celle se rapportant à l'emploi, et qui dit emploi fait référence à l'emploi des jeunes. Cette tranche de la population a du mal à accéder au marché du travail, ce qui, en plus d'aggraver la pauvreté, engendre des troubles politiques et sociaux néfastes pour le pays. Les récentes révolutions dans le Monde arabe en sont la preuve vivante. Dans ce sens, Simon Gray a souligné que tous les efforts devraient être tournés vers la création d'emplois. Il a cependant attiré l'attention sur le danger que peuvent provoquer les différents plans à court terme. Les différentes expériences de la Banque mondiale ont démontré les limites de tels plans. Pour Gray, le développement économique et social repose sur 3 facteurs essentiels, à savoir «la création d'emplois réels, la liberté d'expression et la démocratisation de l'information». Pour ce faire, il a énoncé le cas de la Tunisie qui, quelques années avant sa révolution, refusait, sous l'ère du régime Ben Ali, de publier les chiffres de pauvreté par région, sous prétexte que ces chiffres permettent l'élaboration des plans régionaux de développement. Actuellement, la Banque mondiale focalise son effort sur la Tunisie sur ce volet. Mais un problème subsiste : ce genre de décisions et d'aide a un impact direct sur le volet politique, et c'est justement ce point précis qui pose problème. L'assemblée a souligné à ce sujet l'échec de plusieurs plans mis en place par la Banque mondiale et a remarqué que: «puisque le processus de démocratisation a commencé par le peuple lui-même, ne serait-il pas judicieux de ne pas interférer justement dans les décisions de ces mêmes pays et de les laisser pour une fois gouverner à leur guise et donc porter l'entière responsabilité de leurs décisions ?».