Un appel doffres devra bientôt être lancé. Le cahier des charges sera certainement revu afin de donner plus de chances de réussite à cette opération. Bientôt un deuxième opérateur pour le fixe au Maroc ? Cest une hypothèse qui tient la ligne. En effet, il semblerait quun appel doffres sera lancé incessamment. Dailleurs, ce nest guère un secret puisque la date a été dévoilée lors du dernier Conseil dAdministration de lANRT, tenu en novembre dernier. La difficulté consisterait plutôt à respecter le timing programmé. Quant à lélaboration du cahier des charges, lANRT sest concertée avec différents acteurs du domaine de la téléphonie. Il sagit de créer les conditions nécessaires pour maximiser les chances de réussite de cette opération car, il faut le reconnaître, la libéralisation du fixe présente un potentiel de développement très limité. Cela nempêche pas quil existe une concurrence effective dans les communications internationales. Il est aussi nécessaire dessayer dencadrer de très près lattribution de cette licence pour le fixe, et ce par la soumission de ladjudicataire à plusieurs obligations, dont notamment lassurance dune assez large couverture territoriale et la contribution au service universel avec des prix «abordables» et des standards prédéfinis de qualité de service. Quid des disparités ? Sur ce plan, on soutient que le degré de développement des télécommunications au Maroc (déploiement du réseau, modernisation des équipements, taux de pénétration) na pas atteint le niveau des pays développés à lépoque où ils sétaient eux-mêmes lancés dans le processus de libéralisation. En effet, des disparités importantes existent encore entre les différentes régions du Royaume. Pour mémoire, lon rappelle à ce propos que dans la plupart des pays développés, les liaisons grandes distances ont permis, dans une phase intermédiaire de la libéralisation, de financer le déficit des communications locales et les charges des abonnements résidentiels. Louverture totale au Maroc du marché des télécoms, y compris sur le dernier bastion du monopole dIAM, et lapplication par conséquent des règles strictes du marché à un stade précoce déquipement, va-t-elle amener les concurrents à mener bataille uniquement sur les niches financièrement porteuses du marché ? Dans ce contexte, lopérateur historique serait contraint de revoir à la baisse les tarifs de linternational et des liaisons spécialisées. Se pose alors la question de la fracture numérique. Les populations et régions défavorisées seraient donc de nouveau lésées. Aussi, tout laisse croire quen dépit de lengagement international pris par le Maroc, la libéralisation du marché des télécommunications nest plus «effective» cette année. Et pour pallier certaines «incommodités», une étude de faisabilité de cette attribution a été réalisée. Car il serait inacceptable aujourdhui de reproduire les erreurs du passé. Coller aux règles internationales Sans conteste, la libéralisation du fixe est une affaire très délicate et il est clair que lon ne peut se permettre un non-aboutissement. Vu quelle présente un potentiel de développement limité, il est devenu impératif de réunir toutes les conditions pour que le processus puisse réussir. De même quil serait illusoire dobliger le nouvel entrant à couvrir tout le territoire. Lopérateur historique ny est pas arrivé depuis plus de quarante années dactivité. Quant à accorder encore des dérogations sous le prétexte de «lexception à la marocaine», ce serait là encore se nourrir dillusions. Lon conseille, dans ce cadre, de coller aux règles internationales du marché pour ne pas dissuader les candidats à la future licence. Cette manière de voir semble occulter le fait que la structure actuelle du marché des télécommunications dans le monde a été laboutissement dun long processus évolutif. En attendant, on essaie dasseoir une très grande confiance dans le cadre institutionnel en tenant compte des changements de lenvironnement dans le domaine des télécommunications. Rappelons à loccasion que lorganisme de régulation jouit de plus dindépendance quauparavant. En plus de la deuxième licence du fixe, le Conseil dAdministration de lANRT avait déclaré, en novembre dernier, quune troisième licence du mobile devrait faire lobjet dun appel doffres en 2007. Et dici la fin de lannée en cours, plusieurs décrets seront adoptés et viendront ainsi compléter larsenal juridique du secteur.