C'est peu de dire que le marché boursier va mal. Les deux baromètres de la place naviguent toujours dans la zone rouge. Le Masi et le Madex ont ainsi clôturé la séance du mardi avec des performances annuelles respectives de -13,02 et -12,90%. Dans un contexte dominé par les tractations relatives à la formation du prochain gouvernement, le marché semble livré à son sort et doit actuellement sa survie par la seule volonté de la Société gestionnaire d'y imprimer une dynamique en incitant les entreprises potentiellement cotables à ouvrir leur capital au public. S'il faut reconnaître que le Directeur général, Karim Hajji, paraît convaincant, au regard notamment des introductions en Bourse en cette fin d'année, il faut tout autant admettre que les nouvelles venues n'arrivent pas encore à secouer le cocotier. Et la dernière arrivée, Jet Alu, semble avoir fait les frais de l'apathie qui règne sur le marché : dès sa première séance de cotation, la valeur était réservée à la baisse pour ensuite se reprendre la séance suivante, gagnant 5,38% à 274 DH. Et à la clôture de la séance de mardi dernier, le titre s'appréciait de 2,19% à 280 DH, mais reste toujours en deçà de son prix d'introduction. Faut-il alors croire que les prochaines introductions, notamment celles de Afric Industries et S2M connaîtront le même sort, à savoir une relative indifférence de la part des investisseurs ? En tout cas, difficile d'être optimisme, surtout que les deux opérations à venir sont de taille encore plus réduite que celle de Jet Alu (274 MDH), se chiffrant exactement à 26,5 MDH pour Afric Industries et 78 MDH pour S2M. Par ailleurs, la question que se pose surtout l'opinion publique reste relative au timing choisi : le contexte de morosité actuelle plaide-t-il effectivement en faveur de ces opérations ? L'on est tenté de répondre par la négative, quand bien même cette réponse tranche avec celle de certains analystes, surtout ceux dont la société de Bourse orchestre ces opérations. Mais il faut néanmoins reconnaître, sinon saluer une chose : ces sociétés ont osé s'inscrire dans la transparence au moment où d'autres, peut-être même dans de meilleures dispositions, s'obstinent à rester dans l'ombre. Et puis elles ont le mérite de participer à une meilleure représentativité du tissu économique au niveau de la Bourse. Ce qui a toujours été réclamé par les professionnels du marché. ■