■ L'Afrique est considérée comme étant le nouvel Eldorado pour les entreprises marocaines du secteur pharmaceutique, puisque 90% des besoins en médicaments dans les pays de l'UEOMA sont importés. ■ La filiale est la forme d'implantation la plus avantageuse, car elle contribue au développement socio-économique du pays d'accueil. ■ Eclairages de Omar Tazi, PDG de Sothema, sur les avantages de l'implantation au sein des marchés africains. ✔ Finances News Hebdo : Pourquoi Sothema a-t-elle choisi de s'implanter en Afrique et quels sont les avantages obtenus suite à cette implantation ? ✔ Omar Tazi : La décision d'investir en Afrique est conforme à la volonté de SM le Roi de renforcer les liens du Maroc avec les pays africains par une coopération économique plus accrue. Après la tournée du Souverain dans plusieurs pays africains, nous avions décidé d'ouvrir une filiale au Sénégal. Ce pays nous paraît être le mieux pour abriter la première filiale de Sothema vu sa stabilité politique et sa volonté affichée de dynamiser son économie grâce à l'investissement. Nous avions eu la plus grande coopération des différents pouvoirs publics sénégalais. ✔ F. N. H. : Quels sont les mobiles essentiels à adopter dans une stratégie d'internationalisation en Afrique ? ✔ O. T. : Avoir des filiales en Afrique est la meilleure croissance que nous puissions engager pour notre entreprise. Nos investissements seront rentables car le Sénégal ainsi que les autres pays de l'UEMOA, adoptent la préférence nationale qui permet aux industriels locaux de vendre en priorité leur production dans le cadre d'appels d'offres publics. Aussi, notre présence en Afrique nous a permis de renforcer notre offre commerciale, de développer notre notoriété et d'améliorer notre image d'entreprise «sensible à la coopération sud-sud». ✔ F. N. H. : Existe-t-il des risques suite à ces implantations de quelque nature que ce soit ? ✔ O. T. : Non, l'Afrique est l'avenir pour tous les opérateurs économiques internationaux. Pour s'en convaincre, il suffit de méditer sur la ruée des Asiatiques vers les différents pays africains. ✔ F. N. H. : Quelle est la forme la plus avantageuse de l'internationalisation ? Pourquoi avoir adopté la vôtre ? ✔ O. T. : Avoir une filiale est mieux qu'un simple bureau de représentation. Etre présent avec une usine contribue au développement socio-économique du pays d'accueil, au transfert de la technologie et, pour nous, à une meilleure maîtrise du marché. Après tout, nous sommes d'abord des Africains. ✔ F. N. H. : Comment se manifeste la concurrence au sein de ces pays avec les sociétés nationales du même pays, d'une part, et avec les sociétés étrangères implantées dans ces pays, d'autre part ? ✔ O. T. : En Afrique, il y a très peu de fabricants de médicaments. 90% des besoins en médicaments dans les pays de l'UEOMA sont importés. La concurrence avec un producteur national se fait normalement, c'est-à-dire que celui qui offre le meilleur produit au meilleur prix gagne des parts de marché. Avec les concurrents étrangers, il y a l'avantage de la préférence nationale adoptée par les pays africains. ✔ F. N. H. : La part de la filiale africaine dans le résultat net ne cesse de s'accroitre. Quelles sont vos prévisions quant à cette part pour les années à venir ? ✔ O. T. : La part de marché est aujourd'hui négligeable car notre filiale est encore en démarrage. Mais pour les deux années à venir, nous prévoyons que notre chiffre d'affaires, au niveau de l'Afrique, passera à 10% du chiffre d'affaires global de Sothema. Il comprendra, bien sûr, les ventes réalisées sur les médicaments produits par notre filiale sénégalaise. ■ Dossier réalisé par W. M. & I. Ben