■ Six opérations de split initiées au cours de cette année. ■ Les objectifs recherchés sont-ils pour autant atteints ? Le développement spectaculaire de la Bourse au cours de ces dernières années s'est accompagné de progrès considérables dans les rapports entre les sociétés cotées et leurs actionnaires. Les équipes dirigeantes se sont de plus en plus intéressées au fonctionnement des marchés et à la composition de leur actionnariat. Dans ce contexte, il n'est pas étonnant de constater la multiplication des opérations de split d'action. Un split d'action est un terme d'origine anglo-saxonne. Il s'agit d'une opération qui consiste à diviser le nominal d'un titre et, par la même occasion, à accroître le nombre de titres en circulation. La division du nominal s'apparente à une opération «superficielle» qui consiste à diviser «une même tarte en plusieurs parts». Elle n'a donc, a priori, aucune incidence sur la valeur de la firme. Cette division permet de rendre des actions plus accessibles aux investisseurs particuliers. S'il n'y a aucun impact sur la richesse des actionnaires, pourquoi les splits d'actions sont-ils pratiqués par plusieurs entreprises ? Pour certaines d'entre elles, il est important de garder leur action dans une certaine fourchette de prix. Pour d'autres, partisans des «divisions de nominal», la finalité est d'abaisser le prix unitaire d'une action. Selon un analyste de la place, «l'objectif principal derrière cette opération est de rendre la valeur unitaire d'une action plus faible, et ainsi favoriser sa liquidité sur le marché. Cela permet donc de faciliter son acquisition et son échange par de petits investisseurs». Cela pour dire qu'un prix trop élevé ne visera que les investisseurs institutionnels et les plus fortunés. Il faut néanmoins préciser que les splits d'actions envoient un signal positif aux marchés financiers. Notre analyste explique que «l'impact est souvent visible au niveau du prix, en ce sens qu'un prix plus faible du titre engendrera un accroissement de la demande pour les actions (arrivée de nouveaux investisseurs sur le titre), ce qui facilite l'augmentation du cours de l'action». Cependant, les 6 opérations de division de nominal entreprises cette année (Centrale laitière, Lesieur, Unimer, Taslif, Balima et BCP) n'ont été suivies que d'une augmentation, plus ou moins importante, des volumes de transactions. Une conséquence, peut-être, de la léthargie et de la crise de confiance dans lesquelles baigne le marché boursier marocain. ■