Lindemnisation des parlementaires marocains est-elle un sujet politique ? Si cest le cas, comment cataloguer leur demande de voir leurs allocations révisées à la hausse ? Le sujet de laugmentation des indemnités des parlementaires est un vieux problème. Cest la troisième législature au cours de laquelle le débat sur ce sujet se réactive. À lorigine, un sentiment de frustration des députés. Taxés dimproductivité, ces derniers veulent à tout prix se faire redonner confiance. Au moyen dune éventuelle augmentation, les députés croient pouvoir faire mieux entendre leur voix. Daprès un député du PJD, qui a des réserves sur le sujet, «il y a des parlementaires qui sont constamment obligés dassister aux réunions des commissions, lors des séances plénières. Ils ne représentent que 30% des effectifs des parlementaires. Ce sont eux, en fait, qui méritent une augmentation». Cet avis est loin de rencontrer lapprobation de la principale composante au Parlement, en loccurrence lUSFP. Selon un militant en net désaccord avec «son» ministre des Finances, «pour certains parlementaires, il est évident quune indemnité supplémentaire est entièrement justifiée. Le volet financier ne devrait jamais constituer un obstacle sérieux face à des élus qui ont une mission dont ils ont été investis par les électeurs». Il ajoute aussi que «lUSFP, en tant que parti, doit prendre nettement position et trancher de façon claire là-dessus. Le parti est face à un défi historique puisquil est en train de dilapider encore et encore sa popularité». En fait, hormis quelques déclarations «objectives», ce sujet devient de plus en plus une question interne à lUSFP. Entre des députés qui revendiquent leurs droits «constitutionnels» et un gouvernement qui les refusent, le courant ne passe plus très bien. Dans ce sens, il est très révélateur de constater la place quoccupe actuellement le parti dAbderrahim Bouabid sur léchiquier politique national.