20% du capital cédés aux BPR. 5,3 Mds de DH dans les caisses du Trésor. C'est finalement la Banque Centrale Populaire qui est venue au secours du Trésor public. C'est le sens qu'il faut, en effet, donner à l'accord conclu entre l'Etat et le Groupe Banque Populaire. Selon les termes de cet accord, la BCP va céder 20% de son capital, soit 13.282.150 actions, aux Banques Populaires Régionales, lesquelles, à l'issue de l'opération, deviendront l'actionnaire de référence de l'établissement bancaire avec 40% du capital. Et conformément aux dispositions de la loi 12/96 portant réforme du Crédit Populaire du Maroc, le capital de la BCP est donc toujours détenu majoritairement par l'Etat et les BPR (voir graphe). Les actions acquises grâce à cette transaction qui sera réalisée sur le marché de blocs seront réparties entre les 10 BPR à hauteur de 2% chacune. Cette nouvelle configuration de la géographie de l'actionnariat sera néanmoins accompagnée d'une augmentation de capital, laquelle se fera par le biais d'un schéma en trois étapes. Ainsi, il sera procédé à une augmentation de 10% à travers une offre publique de vente et à une autre de 5% réservée au personnel; ces deux opérations devraient avoir lieu d'ici la fin de l'année. Par ailleurs, il sera procédé, ultérieurement, à l'intégration d'un institutionnel national ou étranger dans une fourchette comprise entre 5 et 15%. Si cette opération présente un enjeu financier certain pour le Trésor en ce qu'il lui permet d'engranger quelque 5,3 Mds de DH dans un contexte où l'Etat a tendance à racler les fonds de tiroir, il n'en demeure pas moins qu'elle présente pour le groupe bancaire une dimension stratégique majeure. En effet, cette réorganisation du tour de table va non seulement «consolider le caractère mutualiste du Crédit Populaire du Maroc, mais elle lui permettra tout autant de se rapprocher des standards internationaux des grands groupes mutualistes où les banques régionales détiennent la majorité, voire la totalité du capital de leur banque centrale». De même, «elle permet de consolider l'interdépendance fonctionnelle et organisationnelle entre les organismes du CPM qui apparaît, aujourd'hui, comme une nécessité compte tenu de l'évolution de la réglementation bancaire, particulièrement dans le cadre de Bâle II, d'autant plus que la loi a habilité la BCP à consolider les comptes du Groupe», précise-t-on auprès du groupe bancaire.