Plusieurs sociétés cotées n'ont communiqué que le minimum légal lors de la publication des résultats annuels. L'information transmise aux investisseurs doit être fiable, compréhensible, de qualité et neutre. Le monde est en constant changement, l'information aussi, financière surtout. En effet, étant considérée comme matière première pour les différents investisseurs, l'information financière doit impérativement changer et gagner le plus possible en efficacité, fiabilité et neutralité. «Il y va du professionnalisme et de la crédibilité du marché financier», souligne Badr Benyoussef, Directeur du développement à la Bourse de Casablanca, à l'occasion du 3ème workshop organisé par cette institution sous le thème : «Quelle information financière pour des marchés financiers efficients ?». En effet, suite à la vague de publications des résultats dernièrement et qui représente l'une des formes les plus répandues pour évaluer la performance de la communication financière et la fiabilité de l'information diffusée, il a été remarqué bien des lacunes en ce sens cette année encore. Même si certaines sociétés se sont appliquées à dévoiler le plus fidèlement possible leur situation exacte; d'autres, par contre, se sont donné un mal fou afin de «maquiller» au mieux leurs résultats en ne publiant que les informations qui leur permettaient de dévoiler le minimum voulu. Se contentant de publier le minimum légal, tout en évitant soigneusement de faire face aux analystes et journalistes financiers qui souhaitent approfondir et décortiquer au mieux les résultats. D'ailleurs, l'assemblée a souligné que l'une des formes de maquillage la plus répandue est la publication des résultats annuels en consolidés et ceux semestriels en comptes sociaux, afin de brouiller au mieux les pistes et d'éviter aux spécialistes financiers de comparer et d'évaluer au mieux la situation exacte de l'entreprise en question. L'autre point identifié est l'absence de profit warning qui, comme nous le savons, met en garde contre d'éventuels changements en cours des résultats prévus; une sorte d'avertissement sur les prévisions initiales. Dans ce sens, une conclusion générale a été tirée par les différents intervenants quant à la responsabilité de chacun. En effet, chaque partie a sa part de responsabilité pour tout ce qui a trait à la qualité et à la fiabilité de l'information diffusée, que ce soit le régulateur, l'émetteur, l'analyste ou le journaliste. Cette conclusion a permis à Asmaa Boukhris, présidente de la SMAF (Société Marocaine des Analystes Financiers), de rebondir sur la question et de mettre en garde contre certaines pratiques vécues sur le marché financier. En effet, s'appuyant sur son vécu d'analyste financière, cette dernière a rappelé aux journalistes financiers qu'il faut développer un esprit critique et ne pas se limiter à un résumé ou à une synthèse des communiqués de presse. Mieux encore, elle met en garde contre le fléau du «copier-coller» des analyses sans mentionner la source, ou bien la reprise d'une partie des études réalisées pour les mettre dans des contextes différents et fausser ainsi l'information. Elle a tenu, à cet effet, à rappeler aux journalistes et analystes financiers qu'ils ont un objectif commun qu'il faudrait à tout prix respecter et préserver, à savoir œuvrer ensemble pour transmettre à l'investisseur une information fiable, compréhensible, de qualité et neutre. De son côté, Ibtissam Abouharia, présidente de l'AMRI (Association Marocaine des Relations Investisseurs) a mis l'accent sur l'importance du sujet traité tout en présentant le rôle de l'AMRI face à cette problématique et l'impact de l'amélioration de la communication financière sur les investisseurs.