Différentes techniques mises en place par Lydec, dont la «sectorisation périodique». Prélèvement journalier sur 168 points de contrôle qualité. Lydec (Lyonnaise des Eaux Casablanca) a organisé récemment dans son Centre de Formation et Perfectionnement (CFP) un atelier sur l'alimentation du Grand Casablanca en eau potable. Cette rencontre, qui coïncide avec la Journée mondiale de l'eau, a apporté plusieurs réponses, notamment sur les différentes méthodes de contrôle des réseaux de distribution et sur la qualité de l'eau casablancaise. Casablanca n'a pas de ressources propres pour satisfaire ses besoins en eau potable; elle est alimentée nécessairement par deux fleuves : le Bouregreg et l'Oum Rabia. À l'heure où l'eau se transforme en «or bleu», il est impératif de préserver cette ressource. Pour ce faire, la Lydec mène un grand combat contre les fuites d'eau. «L'eau est rare partout et particulièrement au Maroc. Pour la préserver, nous avons adopté, depuis 1997, un plan d'action qui a permis d'économiser 40 millions de m3 d'eau annuellement, ce qui serait l'équivalent de la consommation d'un million d'habitants durant toute une année», note Serge Lescouet, Directeur exploitation eau et assainissement à la Lydec. Dans ce même dessein, «la sectorisation périodique», une nouvelle stratégie de recherche de fuites, a vu le jour en 2009. Cette méthode de contrôle consiste à découper le réseau en petits secteurs. Il s'agit de plusieurs opérations d'écoute qui se font surtout la nuit pour éviter les perturbations. Ces écoutes permettent de surveiller les débits, et donc de détecter la zone de fuite. Tout le front littoral de Casablanca est sous écoute, chose qui a permis d'identifier en 2010 environ 1.000 fuites invisibles et 25.000 autres sur les branchements et les compteurs des clients de la Lydec. Concernant les fuites au niveau des domiciles, la Lydec explique que «les individus sont responsables de leurs installations intérieures». Par ailleurs, depuis 2007, une technique de régulation de pression a été mise en place au centre ville et dans des quartiers hauts de la ville. L'application de cette méthode a engendré un gain de 17.000 m3/jour, soit la consommation quotidienne d'une ville de 150.000 habitants. Selon Serge Lescouet, «Casablanca est l'une des plus grandes métropoles au monde à avoir développé la maîtrise des pressions de distribution». Côté qualité, une surveillance permanente de la conformité de l'eau à l'entrée et à la sortie des réservoirs est effectuée. Un prélèvement journalier sur 168 points de contrôle est réalisé dans la capitale économique pour être ensuite minutieusement analysé dans les laboratoires Lydec et d'autres laboratoires extérieurs, à savoir Darelma et MP2E. Ainsi, conformément aux normes marocaines (NM 03-7-001 et NM 03-7-002), 82.000 analyses ont été réalisées en 2010, avec un taux de conformité supérieur à 99%. Il est à signaler également que les préfectures sont habilitées à effectuer des contrôles inopinés. À tout moment donc, la préfecture peut envoyer sur place des agents qualifiés pour s'assurer de la qualité des eaux distribuées. Pour l'instant, les experts jugent bonne la qualité de l'eau à Casablanca.