La maîtrise des agrégats macro-économiques, y compris le taux d'inflation, constitue toujours une des priorités de l'argentier du Royaume. Pour l'année 2003, il est fort probable que l'inflation enregistrera une variation à la baisse par rapport à 2002. Mesurer le taux d'inflation n'est pas aussi évident qu'il paraît. En effet, sa mesure dépend de la variation des prix composant l'ensemble des dépenses. Parce que le panier de la ménagère varie d'un foyer à l'autre. Donc en cas de disparité des prix, la perception de l'inflation sera différente. Au Maroc, le calcul de l'inflation repose sur l'indice du coût de la vie. Cet instrument de mesure des prix synthétise l'évolution des prix des 385 produits destinés à la consommation de la population à revenus modestes. L'indice du coût de la vie a enregistré une hausse de 0,6% à fin septembre 2003, et ce comparativement à la même période de l'année 2002. De l'avis des analystes du Centre marocain de conjoncture, cette évolution aurait pu être moins rapide si les prix avaient continué de progresser modestement comme ils le furent au cours des sept premiers mois de l'année 2003. Durant cette période, le niveau de l'inflation était relativement bas et très instable. Il a été même négatif durant la période allant de janvier à juillet, mais sans franchir le seuil de 0,6%. C'est à partir du mois d'août que les variations de l'indice du coût de la vie devenaient plus importantes pour marquer des progressions annuelles dépassant 1%. Cette tendance peut être imputée pour une large part à la croissance des prix alimentaires. Ces derniers ont évolué en moyenne sur la période de janvier à septembre de 0,3%. Par ailleurs, les prix des équipements ménagers ont connu au cours des neuf premiers mois de 2003 une hausse identique à celle des produits alimentaires. Pour ce qui est du transport et communication, ceux-ci n'ont pas vu leurs prix bouger sensiblement au cours de cette période de référence. L'analyse de l'indice des prix autres que ceux alimentaires, appréhendé par l'indicateur des produits non alimentaires, montre que ce dernier reste toujours inférieur au niveau mesuré par l'indice global, sauf pour les mois de juillet et août où le contraire a été observé. A cet égard, les analystes du Centre marocain de conjoncture estiment qu'il est fort probable que le taux d'inflation en 2003 serait nettement inférieur à celui réalisé en 2002 où il avait atteint au terme de l'année 2,8%. Les produits qui ont le plus contribué à l'inflation durant les neuf premiers mois de l'année 2003 sont l'habillement, l'habitation, les soins médicaux, les loisirs et cultures et les autres biens et services. Ces produits ont vu leurs prix augmenter plus rapidement que la moyenne.