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Entretien : «Il faut de temps en temps secouer le cocotier, réveiller les gens et les surprendre»
Publié dans Finances news le 03 - 03 - 2011

Sortie nationale le 8 mars du film «Femmes en miroirs» qui constitue une contribution artistique à l'évolution de la situation de la femme au Maroc.
Une production destinée à rendre hommage à la femme qui joue un rôle important dans le développement de la société.
Le point avec le réalisateur Saâd Chraïbi sur son dernier long métrage.
- Finances News Hebdo : «Femmes en miroirs», votre dernier long métrage, sort le 8 mars, une journée spéciale pour la femme. Pourquoi avoir choisi cette date précisément ?
- Saâd Chraïbi : Dans mon esprit, c'est la date idéale pour ce genre de film puisqu'il porte sur la cause féminine. Il est également interprété par des actrices dans les principaux rôles qui, principalement, sont tous féminins. Donc, je présume que la date du 8 mars est une date naturelle pour rendre hommage à la femme et pour célébrer sa fête annuelle.
- F. N. H. : C'est le 3ème film que vous dédiez à la femme, en quoi est-t-il différent des films précédents, notamment «Femmes et femmes» ainsi que «Jawhara, fille de prison» ?
- S. C. : Ce film marque une étape. Il pose un regard sur l'évolution de la situation de la femme au Maroc, aussi bien positivement que négativement pour elle. On s'est rendu compte que les questions que la femme marocaine se posait en 1998, au moment où nous avions fait «Femmes et femmes», ne sont plus les mêmes questions d'aujourd'hui. À titre d'exemple, si en 1998 les revendications étaient d'ordre égalitaire, aujourd'hui, à travers une enquête sociologique que nous avons réalisée avec des sociologues, la femme marocaine a dépassé la recherche de l'égalité avec l'homme ; elle recherche l'équilibre d'elle-même ainsi que sa place dans la société. Et ce, vis-à-vis de l'homme et de tous les aspects de la société à savoir dans son travail, son foyer, dans la rue et dans sa liberté d'expression. Donc, le film, en quelque sorte, pose toutes ces questions et laisse le soin au spectateur de trouver les réponses qui correspondent à chacun.
- F. N. H. : Pourquoi vous êtes-vous tellement intéressé à la cause féminine ?
- S. C. : Je vais vous donner une réponse ludique et sérieuse à la fois. A l'âge de 13 ans, je partais en vacances dans un village du Rif où nous avions des attaches familiales. Et l'image que j'ai vue à cet âge dans ce village est restée gravée dans ma mémoire. Les hommes du village se réveillaient, prenaient le petit déjeuner et passaient la matinée à boire du thé sur la place du village. Tandis que les femmes se réveillaient à 6h du matin, gravissaient la montagne en parcourant 5 à 6 km à pied et revenaient avec des fagots sur les épaules de 40 à 50 kg pour le chauffage et la cuisine. Depuis, j'ai toujours gardé l'image de cette file indienne de femmes qui arrivaient vers moi et qui, à l'âge de 13 ans, m'avait choqué. Plus tard, au début des années 90, quand le mouvement féministe commençait à éclore, j'assistais à beaucoup de débats sur le sujet, et je me suis rendu compte qu'il y avait un décalage entre la théorie sur la question féminine et la réalité vécue par les femmes que je voyais tous les jours. Ce décalage a donc fait resurgir ce besoin de donner la parole, non seulement à la femme, mais à une minorité qui n'a pas suffisamment droit à la parole. De ce fait, à travers mes films, j'essaye de donner plus de parole aux femmes, puisque j'estime que c'est une façon de leur rendre hommage pour tout le travail formidable qu'elles font pour le développement de la société.
- F. N. H. : Une panoplie d'actrices de renom dans la scène marocaine ont participé à la réalisation du film. Comment s'est fait le choix de ces interprètes ?
- S. C. : Généralement, la réflexion est menée au moment de l'écriture du scénario. Une fois le scénario terminé et les personnages tracés, le choix de l'actrice ou de l'acteur qui correspond le mieux au profil du personnage est le premier critère. Le deuxième critère est le professionnalisme et le troisième est la découverte de nouvelles têtes. C'est d'ailleurs le cas de «Femmes en miroirs», où j'ai découvert trois nouvelles actrices qui n'ont jamais travaillé avec moi mais qui ont un talent indéniable : Meriem Zaimi, Fatima Zahra Bennacer et Najat Grigae. Il y a également d'autres actrices avec qui j'ai déjà travaillé notamment Latefa Ahrrar, Noufissa Benchiba ainsi qu'Amal Ayouch qui sont très connues sur la scène marocaine. En conclusion, au court de ce long métrage, j'ai choisi de mettre sur le plateau des personnes qui connaissent ma méthode de travail, et initié de nouvelles têtes à ma méthode qui est très rigoureuse, précise, avec des répétitions qui ont duré deux mois avant le tournage durant lesquelles on a répété pratiquement toutes les scènes du film avant d'aller sur le plateau de tournage.
- F. N. H. : Y a-t-il dans ce film des scènes qui peuvent choquer le public marocain ?
- S. C. : Oui, je pense qu'il y a des scènes qui vont surprendre les spectateurs plutôt que les choquer. C'est une mauvaise et une bonne chose à la fois. Je me dis qu'il faut de temps en temps secouer le cocotier, réveiller les gens et les surprendre. Surtout qu'il s'agit de réalités vécues au Maroc et que tout le contenu du film est basé sur des réponses apportées par des femmes qui ont participé à l'enquête. Pour ce qui est de la méthode, je ne suis pas partisan de la démonstration, mais je le suis davantage dans l'allusion et la suggestion que j'estime être une méthode plus fine pour transmettre un message.
- F. N. H. : Comptez-vous participer à des festivals nationaux et internationaux ?
- S. C. : Pour l'instant, ma préoccupation principale, et celle de toute l'équipe, c'est le 8 mars, date de la sortie du film. Par la suite, il est clair que ce film ira voyager comme les autres dont 1, 30 ou 40 festivals à travers le monde.
- F. N. H. : Quels sont vos projets ?
- S. C. : Depuis une année, je suis pleinement occupé par ce film, par conséquent je n'ai pas eu le temps de monter quelque chose d'autre dans ma tête. Ce que je sais par contre, c'est que je suis actuellement de plus en plus perturbé par ce qui arrive dans le monde, en général et dans le monde arabe de manière particulière. J'ai deux ou trois projets auxquels je pense mais rien de concret, c'est à partir de cet été que je vais commencer à travailler sur mon prochain film.


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