«Tatwir» : une quotité de financement de 50% des dépenses engagées dans le cadre d'un projet de R&D, et ce dans la limite de 4 MDH. Une étude est lancée pour la création du Centre Marocain de l'Innovation (CMI) qui sera un guichet unique pour tous les acteurs du secteur. Le Maroc ne veut plus être seulement un pays consommateur de l'innovation, mais un producteur de cette matière. A cet égard, le pays a lancé en 2009 un vaste programme dans le cadre de «Maroc Innovation». Le 2ème Forum organisé à Skhirate récemment et dédié au secteur, a été l'occasion pour mettre en exergue les réalisations et l'état d'avancement du chantier. L'évènement qui a vu la participation de plusieurs responsables publics et privés, a traité également plusieurs axes comme le financement, l'infrastructure technologique, la promotion des clusters, la mobilisation des talents et le cadre légal de l'innovation. «Pour que notre économie soit compétitive, nous devons innover. Pour ce faire, nous avons créé le Centre Marocain de l'innovation. Pour encourager les projets, chaque dossier est éligible à 2 MDH», a affirmé Ahmed Reda Chami, ministre du Commerce, de l'Industrie et des NTIC. Le principe de base ayant conduit à la définition de «Maroc Innovation» consiste à analyser la chaîne de valeur de l'innovation et à définir les composantes qui permettant à cette chaîne de fonctionner de la meilleure manière possible «Le Maroc veut entrer dans l'économie du 21ème siècle qui est une économie du savoir. Il y a une ambition qui s'affirme. Notre pays a pris conscience de ses avantages et de son positionnement», a souligné Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances. L'innovation relève également du secteur de l'enseignement et de la recherche scientifique. Ahmed Akhchichen a rapporté que «nous avons pour la première fois une vision et une feuille de route. En une année, le nombre de brevets à l'université est passé de 17 à 40 grâce au dispositif et aux incitations mises en place. Le Maroc est prédestiné pour devenir une locomotive dans la région». Le ministre de l'Enseignement a relevé que «l'innovation c'est aussi des talents. Il faut donc trouver un cadre réglementaire adapté pour que l'enseignant-chercheur travaille en étroite collaboration avec l'entreprise, notamment le technicien et l'ingénieur». La vision de la CGEM table sur la production de 1.000 brevets marocains à l'horizon 2014 et la création de 200 start-up au cours de la même période. «Nous devons insérer la PME dans ce projet. Il est donc opportun de travailler pour lui offrir un environnement favorable. C'est un acteur important pour réussir le projet innovation au Maroc. Les entreprises qui veulent innover doivent avoir une vision. L'innovation n'est pas uniquement dans les produits et dans les services mais aussi au niveau du management, de la commercialisation et de la motivation du personnel», a rapporté Mohamed Horani. Le président de la CGEM a appelé le gouvernement à mettre en place le crédit recherche. Un outil important pour inciter les travaux dans le domaine. La réponse à cette doléance ne s'est pas fait attendre, Mezouar a répliqué qu'il n'est pas contre le principe mais qu'il privilégie une autre approche. «Je suis pour les choses visibles et concrètes. Je privilégie la création d'un fonds dédié à la R&D avec des objectifs plus ciblés et le patronat peut gérer cet outil», a-t-il souligné. Chami a présenté par ailleurs l'état d'avancement du programme, les départements de tutelle devraient mener une étude du cadre légal et réglementaire régissant le système d'innovation au Maroc. Pour faciliter les procédures, un guichet unique sera créé. Les porteurs de projets seront accueillis au niveau du Centre Marocain de l'Innovation (CMI) qui, lui, sera responsable de l'accompagnement et de la distribution des subventions. Cette plate-forme a pour objectif de créer un réseau social regroupant les acteurs de l'innovation : chercheurs, universitaires, chefs d'entreprise, porteurs de projets. Le programme englobe également la création de cités de l'innovation en partenariat avec 4 universités (Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès). Dans le même sens, des clusters seront constitués permettant la déclinaison du pays d'une politique de pôles de compétitivité. Il s'agit de l'éclosion de projets innovants orientés marchés, et d'accompagner les entreprises et les acteurs les plus volontaristes et les plus capables de constituer des clusters de haut niveau. C. J. Le Groupe Managem primé ! Managem a reçu le Trophée de la meilleure innovation industrielle pour la catégorie des grandes entreprises au sommet de l'innovation. Et ce, grâce à son innovation en matière de Recherche et Développement qui lui a permis de réaliser de nombreux projets industriels et d'apporter des améliorations significatives à ses différentes usines de traitement. Le Trophée a été décerné lors de cette deuxième édition du Sommet national de l'Innovation. Dispositif Ce qu'il faut savoir sur Tatwir et Intilak 15 clusters seront constitués d'ici 2013 et des fonds d'appui leur seront destinés. Cette contribution sera accordée dans le cadre de contrats-programmes qui engagent ces clusters sur des indicateurs précis tels que le nombre de projets collaboratifs réalisés, les brevets déposés, le nombre de start-up créées, etc. Le programme «Tatwir» fait partie du nouveau dispositif de financement dont la gestion sera confiée au CMI. Il assure une quotité de financement de 50% des dépenses engagées dans le cadre d'un projet de R&D et cela dans la limite de 4 MDH. Quant à «Intilak», il est destiné au soutien à la start-up en phase de démarrage sur la base d'appels à projets. La quotité de financement de cet outil peut atteindre 90% des dépenses liées au projet dans la phase post-création dans la limite d'un plafond de 1 MDH. Un autre type de subvention a été arrêté. Il est destiné à financer des diagnostics technologiques pour améliorer le niveau de l'entreprise ou d'augmenter son chiffre d'affaires ou sa rentabilité.