Que signifie la subvention accordée par la Caisse de compensation aux produits alimentaires ? Et quelle est son efficacité ?, compte tenu de l'emploi de ses ressources et de son impact sur notre tissu économique, surtout agricole. Selon une note de recherche publiée par le CERAB (Centre d'Etat et de Recherche Aziz Blal), le montant annuel que l'Etat verse à la Caisse de compensation pour les subventions des prix des produits alimentaires est passé en 1998 de 2,7 milliards à 5,5 milliards de DH, soit de 1,4% à 1,6% du PIB. Les prévisions de la Loi de Finances 1998/1999 ont indiqué que les quantités subventionnées pour le sucre, l'huile et la farine sont respectivement de 923 t, 387 t et 1.000 t, soit un montant en millions de DH de 1.846 pour le sucre, 1.885 pour l'huile et 1.970 pour la farine de blé tendre. La population marocaine est consommatrice de tous ces produits de base, la consommation moyenne par habitant et par an étant de 30 kg pour le sucre et 12 l pour l'huile « Le principe de la compensation est de soutenir les démunis, en protégeant leur pouvoir d'achat en denrées de première nécessité. Malheureusement, les Marocains, quel que soit leur niveau de revenu, achètent ces produits à des prix subventionnés par l'Etat et donc par toute la collectivité », précise la note de recherche. La problématique qui se pose nécessite la mise à niveau compétitive de l'agriculture, la mise en place d'un système de commercialisation et transformation agro-alimentaire et un régime de prix et de soutien des revenus des couches défavorisées. Le potentiel oléicole marocain reste sous-exploité. Estimé à un million d'hectares, le Maroc n'en mobilise que la moitié pour une production moyenne annuelle de 50.000 t d'huile d'olive. En mobilisant ce potentiel, l'Etat pourrait économiser les 2 milliards de DH par an consacrés à l'achat de graines oléagineuses ou des huiles de graines importées. Il est temps de concevoir un système de production et de commercialisation des produits alimentaires sain, performant et jouant sur la qualité de la matière première et du produit fini. Ce système pourra générer des gains pour l'Etat, l'agriculteur, les industriels et les consommateurs. Le cadre dans lequel opèrent les entreprises agro-alimentaires est en pleine transformation, tant au niveau réglementaire qu'à celui des marchés. Les entreprises marocaines devraient s'armer pour faire face aux conséquences du libre-échange. Leur mise à niveau devrait passer par l'amélioration des techniques de gestion des unités et par l'introduction d'équipements de pointe à tous les stades. F.Z.T. Encadré Programme de sécurisation Garantir la sécurité alimentaire, sécuriser les revenus des agriculteurs et réduire l'amplitude des variations du taux de croissance de l'économie nationale sont les principaux objectifs visés par le programme de sécurisation de la production céréalière initié par le Ministère de l'Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes. Ce programme a pour ambition d'assurer une production céréalière de l'ordre de 60 millions de quintaux pendant les années sèches. Pour cela, trois volets ont été retenus : le financement et l'investissement, l'incitation à l'utilisation massive des facteurs de production et l'amélioration des conditions de commercialisation du produit national. Attentif aux préoccupations exprimées par les agriculteurs quant au financement de leurs exploitations, le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour leur faciliter l'accès aux crédits adaptés à leurs besoins. Par ailleurs, l'Etat a mis en place un système de garanties assurant la production céréalière sur une superficie de 300.000 hectares. Il prendra en charge 50% des contributions des agriculteurs et réservera, en outre, une enveloppe financière de 120 millions de DH pour contribuer à l'indemnisation des agriculteurs sinistrés. D'autres mesures ont été prévues pour encourager les agriculteurs : les primes à l'investissement qui permettent d'améliorer le secteur de la mécanisation en encourageant l'acquisition des machines agricoles, l'organisation d'une campagne de solidarité en faveur de l'utilisation collective de l'arsenal mécanique agricole, la réduction des prix des semences sélectionnées et des engrais phosphatés, la reconduction du régime de commercialisation appliqué pour le blé tendre et la mise en place de régimes spécifiques pour le blé dur et l'orge.