* L'AMO va augmenter la demande de soins, alors que les moyens humains et matériels restent limités. * La réflexion est lancée pour trouver une solution aux pathologies graves et chroniques, mais encore faudrait-il préserver l'équilibre du système. Lavènement de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) a poussé le ministère de la Santé et les organismes concernés à prendre les mesures nécessaires pour faire face à une hausse des demandes de soins. Dans le cadre de la Loi de Finances 2007, le gouvernement a augmenté les crédits alloués au ministère de la Santé. Ces crédits permettront de poursuivre la mise en uvre de la stratégie de l'Etat afin de généraliser la couverture médicale. Il s'agit de la mise en place du régime d'assurance médicale aux personnes économiquement défavorisées, la promotion des actions de santé publique et l'amélioration de la gouvernance du secteur. Ainsi, le Budget du département de la Santé prévoit pour l'année en cours l'augmentation de 39% de la dotation réservée à l'achat de médicaments. Pour faire face aux besoins de santé, le ministère s'est lancé dans un vaste programme pour édifier de nouveaux centres hospitaliers et aussi combler le déficit en matière de ressources humaines. L'Etat continue d'être le principal prestataire de soins au Maroc. Le pourcentage de médecins exerçant dans le secteur public est de l'ordre de 55%. La même tendance est observée pour le personnel médical et paramédial. Le nombre de médecins par habitant ne cesse d'augmenter. Il est passé de 10.972 en 1980 à 17.820 en 2004. Alors que le nombre d'infirmiers du secteur public par habitant enregistre une baisse, passant de 1.221 en 1982 à 1.145 en 2003. Le nombre d'établissements hospitaliers publics augmente à un rythme légèrement supérieur à la croissance démographique. Le nombre d'habitants par centre hospitalier est passé de 17.093 en 1980 à 11.909 en 2004. Le nombre d'habitants par lit est passé durant la même période de 799 à 1.144. Le montant des dépenses allouées aux soins par habitant est passé de 75 DH en 1990 à 183 DH en 2004. Avec l'AMO, ce niveau va atteindre les 250 DH. Malgré ces performances, le Maroc reste à la traîne par rapport à des pays similaires. L'entrée en vigueur de l'AMO a entraîné aussi une hausse de la demande de soins. Outre l'insuffisance des infrastructures et des ressources humaines pour répondre aux besoins, il existe aussi des disparités au niveau régional. Certains soins, surtout pour les maladies graves ou chroniques, ne sont dispensés que dans les CHU de Rabat ou de Casablanca. Leurs coûts élevés écartent toute prise en charge dans les cliniques privées dans le cadre de l'AMO. Près de 300.000 personnes sont concernées, soit 10% de la population AMO. Les Affections longue durée (ALD) sont les plus citées, même si la CNOPS rembourse 100% pour cinq pathologies majeures. La réflexion est déjà lancée faisant appel à toutes les parties concernées pour trouver une solution à cette catégorie de la population la plus touchée. Il est question de trouver un certain équilibre entre les prestations et les cotisations ; sinon, tout le système de l'AMO est voué à l'échec.